Quatre moustiques tigres et 39 larves ont été retrouvés en Belgique en 2013 et 2014, depuis la mise en place d'un plan de surveillance de l'insecte originaire d'Asie, a indiqué lundi Isra Deblauwe, biologiste à l'Institut de médecine tropicale d'Anvers (IMT). Ils ont été découverts dans des établissements traitant les pneus usés et de "Lucky bambous" dans le port d'Anvers et ses alentours, et en Flandre occidentale.
En Europe, la présence du moustique tigre - vecteur de la dengue, du chikungunya et de la fièvre jaune - est récente, malgré que l'insecte soit déjà bien établi dans le sud du continent, montant jusqu'à la région Rhône-Alpes en France. Le plan de surveillance, financé par l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), recommence la semaine prochaine, avec douze points d'entrée (ports, aéroports, compagnies traitant les pneus usés ou de bambous...) contrôlés par deux personnes de l'IMT.
Les parkings devraient être contrôlés, indique la biologiste
Le plan s'étend de mi-avril à mi-novembre. "Le risque d'établissement du moustique tigre augmente évidemment parce qu'il y a de plus en plus de transports internationaux de marchandises et que les hivers deviennent de plus en plus chauds mais le plan de surveillance est davantage préventif; il n'y a pas de risque réel d'infection aujourd'hui. Les contrôles ont pour objectif premier de ralentir l'établissement du moustique tigre en Belgique", souligne Isra Deblauwe.
L'IMT estime néanmoins que le plan de surveillance devrait être pris en charge par les gouvernements fédéral ou régionaux, en vue d'une meilleure collaboration. Les parkings autoroutiers se situant à la frontière française devraient également être contrôlés, selon la biologiste.
Ils sont attirés par du gaz propane
Concrètement, des pièges à moustiques sont installés dans les zones à risques, où l'eau stagnante est fortement présente. Les insectes sont attirés par du gaz propane et capturés à l'aide d'un filet. Ils sont ensuite identifiés au laboratoire de l'Institut anversois qui en avertit les autorités environnementales. Enfin, à l'instar de ce qui se fait aux Pays-Bas, car il n'y a "pas réellement de plan en Belgique", les sols sont directement traités.
On supprime les larves avec un biocide
Les larves, plus résistantes, sont également supprimées. Le traitement consiste à user de larvicides, ce qui nécessite une exception d'utilisation de un an ou deux à la législation sur les biocides, autorisée dans un "cas inattendu".
Voici sa description: très contrasté, rayé, plus petit
En France, des contrôles sont également opérés mais suivis de conseils à la population, comme le fait de ne pas laisser de l'eau stagnante dans les jardins ou d'utiliser des moustiquaires. Ce n'est actuellement pas le cas en Belgique. Le moustique tigre se reconnaît par sa couleur noir et blanc contrasté, ses pattes et pièces buccales rayés en noir et blanc, la bande blanche sur son dos et sa très petite taille. L'IMT ne sait actuellement pas si l'espèce présente en Belgique provient de celles établies dans le sud de l'Europe ou d'Amérique du Nord, ou d'Asie, d'où il est originaire initialement.
De Standaard et Het Nieuwsblad rapportaient lundi matin que la ministre de la Santé Maggie De Block et certains experts craignent que le moustique tigre s'établisse en Belgique.
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