L’accident de Pont-à-Celles s'est produit ce jeudi matin alors qu'Infrabel a communiqué le bilan des accidents sur des passages à niveau en 2018. Selon le gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire, leur nombre a baissé de 51 en 2017 à 38 l'an dernier.
"On enregistre une baisse très nette, très spectaculaire, presque inédite de 25%. Mais il n’y a pas matière à se réjouir, d’autant moins vu l’actualité tragique de ce jour", a déclaré le porte-parole d’Infrabel, Frédéric Sacré dans le RTL INFO 13H. "On ne peut pas se réjouir également car le nombre de victimes est resté stable. En 2017 et en 2018, il y a eu 9 morts et 3 blessés graves. Malgré tout, on se dit qu’il y a une évolution des comportements aux abords de ces passages à niveau."
Quel constat tirer de ces chiffres ?
"Les chiffres sont importants mais c’est leur analyse qui est essentielle. Ce que révèlent les chiffres de l’an dernier, c’est qu’il y a des facteurs à risque aux abords des passages à niveau. On constate que les accidents ont le plus souvent lieu lors des heures de pointe. Ils impliquent des personnes qui sont pressées d’aller déposer les enfants à l’école ou rentrer à la maison par exemple. On constate aussi que dans la majorité des cas, ce sont des riverains qui sont impliqués, des gens qui connaissent les lieux et qui baissent la garde", explique Frédéric Sacré.
"On constate enfin une surreprésentation des seniors dans les accidents (les + de 70 ans). On a mené beaucoup d’actions de sensibilisation dans les écoles et au vu des nouveaux chiffres, on doit aussi se réorienter en matière de sensibilisation."
Que fait Infrabel pour limiter les incidents ?
"On supprime un maximum de passages à niveau. On en est à presque 360 depuis la création d’Infrabel, il y a une dizaine d’années. C’est proportionnellement beaucoup plus que ce qui se fait à l’étranger", souligne le porte-parole d'Infrabel. "Actuellement à Milmort en région liégeoise, on est en train de supprimer deux passages à niveau pour les remplacer par un pont et des couloirs sous voies. C’est une des solutions pour les usagers mais elle est coûteuse. Un chantier de ce type coûte en général 1,2 million d’euros. On n’arrivera pas à les supprimer tous. Il en reste plus de 1.700 sur le réseau. La cohabitation va durer et il faut donc que les comportements des citoyens changent. Il faut être vigilant près d’un passage à niveau."
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