Le parquet de Charleroi a ouvert une enquête suite au suicide de Maëlle. L'école est pointée du doigt. Elle se défend et tente aussi de retracer le cours des événements.
Quatre jours après le décès de Maëlle, les questions se posent toujours pour comprendre ce qui a poussé cette adolescente à commettre l'irréparable. Selon certaines sources, elle aurait été victime d'une diffusion d'images contre son gré et aurait reçu des insultes à répétition sur les réseaux sociaux.
Aujourd'hui, certains membres de l'école vont être entendus par la police. "Une enquête est en cours. L'entourage, la famille et les amis doivent être entendus. Le harcèlement est une piste. Nous devons déterminer les circonstances du drame", déclare le parquet de Charleroi.
Depuis l'annonce des faits, plusieurs voix s'élèvent parmi les jeunes pour dénoncer un manque d'encadrement par rapport à la problématique du harcèlement au sein des murs de l'établissement. "Depuis la première je suis là, il y a rien qui a bougé. Il y a des élèves que je connais qui ont aussi souffert de harcèlement. Ils ne les ont jamais aidés. Ils les ont toujours laissés sans nouvelle", affirme un élève.
"Elles ont est harcelées toutes les deux. Mais elles ont eu de l'aide, raconte une mère en présence de ses deux filles. Mon fils a été harcelé à cette même école. Mon fils a changé d'école".
L'école souligne l'influence parfois néfaste des nouveaux canaux de communication
Du côté de la direction, difficile ce matin d'entendre ces accusations. Depuis plusieurs années, au sein de l'école, des ateliers de prévention semblaient proposer des moments d'écoute aussi encadrés par des professeurs formés. Dans les faits, les manques de moyens ne permettent pas leur généralisation.
"Nous avons la présence du PMS où une psychologue peut être à leur écoute sur base volontaire. Nous avons une préfet d'éducation qui est en charge de la gestion des conflits entre élèves et par ailleurs nos enseignants se forment également à la gestion de conflits", raconte Dominique Conrardy, directeur-adjoint du centre scolaire Saint-Joseph-Notre-Dame.
Dans l'école, des pièces sont dédiées aussi aux moments de discussion, comme la bibliothèque. Des lieux avec des affectations nouvelles pour répondre à des problématiques difficiles à maîtriser.
"Les canaux de communication qu'utilisent les jeunes sont tellement rapides et parfois anonymes qu'il est difficile de fermer la porte. Et l'enfant, contrairement ce qui se passait par le passé, rentre à la maison avec la difficulté ou revient à l'école avec ses difficultés et il n'y a plus la possibilité de fermer la porte", explique Dominique Conrardy.
L'école disposait également d'une assistante sociale en permanence. La direction, tout comme les parents de Maëlle, souhaite que ce drame permette de faire changer les choses.
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