En Belgique, on a produit beaucoup de vin l'an dernier suite à la canicule. Avec près de 2 millions de litres, 2018 a même été une année record pour les vins belges. Il existe aujourd'hui une cinquantaine de vignobles chez nous, qui produisent essentiellement du vin blanc apparemment de plus en plus apprécié.
Au Moyen-Âge, il y avait sept vignobles autour de la ferme d'Etienne Rigo, située à Thorembais-les-Béguines, dans la commune de Perwez, en Brabant wallon. Oubliée pendant des siècles, la vigne wallonne réapparaît pourtant peu à peu et acquiert même ses lettres de noblesse. "On a fait les bons choix, les choix des bons cépages, des méthodes culturales, et on arrive aujourd'hui à faire des vins vraiment très bien aboutis, bien élevés, bien équilibrés, explique Etienne Rigo, agriculteur. Je crois que la moyenne des vins wallons se dirigent pour le moment vers les vins blancs, mais on arrive à faire des choses de vraiment très belle qualité."
Autre facteur déterminant: le réchauffement climatique. En 25 ans d'exploitation, Etienne a gagné plusieurs semaines d'ensoleillement supplémentaires. Un nouvel atout pour le vin wallon. "On fait de beaux vins très limpides, très scintillants et on a des arômes fruités, surtout ici sur les fruits exotiques, ananas, mangue. Des choses comme cela qu'on retrouve de façon abondante et particulièrement sur les vins de 2018."
"Dix fois moins de traitements"
Ce n'est pas Eric Boschman qui dira le contraire. En Wallonie, on produit du vin blanc et du mousseux, sur des cépages particulièrement résistants aux maladies, avec tous les avantages que cela apporte. "On est à 10 fois moins de traitements. C'est très important, explique l'œnologue. Cela veut dire moins d'impact au niveau du CO, moins de passages des tracteurs, moins de nuisances. Il n'y a que des avantages avec ces cépages-là. Il faut se faire au goût par contre, car ce sont des goûts dont on a moins l'habitude."
La Wallonie compte 32 vignobles. Chaque vin ayant sa touche personnelle, il se dégage pourtant une spécificité wallonne. "On a des équilibres qui sont avec des alcools digestes, donc plus faibles, explique Jean-Bernard Despatures, vigneron. Et ça, je pense que c'est une qualité par rapport au fait de retrouver des vins qui sont faciles à boire et ayant en même temps une vraie personnalité. C'est, dans tous les cas, ce qui m'intéresse."
En 2018, 1.300.000 bouteilles ont été produites en Wallonie. Un record dû à la canicule, mais il reste encore du chemin à faire puisque le Belge consomme en moyenne 300 millions de bouteilles par an.
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