Ce mercredi 9, l'Horeca pourra enfin rouvrir ses établissements entièrement, et ce, jusqu'à 23h30. Mais une nouvelle exigence figure noir sur blanc sur l'arrêté ministériel: l'obligation d'avoir un instrument de mesure du CO2, bien visible du client et en intérieur seulement. Mais cela a un coût, et tous les restaurateurs ne seront pas prêts dès demain.
Une nouvelle exigence est inscrite noire sur blanc dans l’arrêté ministériel du Comité de concertation du 4 juin : l’obligation d’avoir un instrument de mesure du CO2, bien visible du client et en intérieur pour tous les établissements Horeca.
"L'utilisation d'un appareil de mesure de la qualité de l'air (CO2) est obligatoire dans les établissements de restauration et débits de boissons du secteur horeca et celui-ci doit être installé de manière clairement visible pour le visiteur. En matière de qualité de l'air, la norme cible est de 900 ppm CO2. Entre 900 ppm et 1200 ppm l'exploitant doit disposer d'un plan d'action pour garantir des mesures compensatoires de ventilation ou de purification de l'air. Au-dessus de 1200 ppm l'établissement doit immédiatement fermer", peut-on lire dans l'arrêté.
Des appareils à la charge du restaurateur, le prix oscille entre 100 et 500 euros selon le produit
Si certains se regroupent pour avoir un prix de gros, d’autres n’ont pas encore réalisé leur étude de marché et se posent encore beaucoup de questions sur ces appareils. Peu de restaurateurs seront prêts demain.
"On a des contacts avec des fournisseurs pour faire des offres groupées et donc avoir un prix négocié", explique ce restaurateur qui va acheter des mesureurs de CO2 en grande quantité afin d'économiser. Mais pour d'autres, c'est plus compliqué. "Moi, ils ne seront pas en place ce mercredi... Il faut faire une étude de marché déjà, l'acheter puis l'installer", explique Loïc Villers, gérant d'un restaurant à Montgomery.
Exemple d'un appareil de mesure de qualité de l'air (CO2) en ppm © Capture d'écran de FireDiscounter.be
Si le coût n'est pas exagéré, ces appareils ne sont pas non plus gratuits. Sur internet, les premiers prix sont affichés à environ 100 euros, mais peuvent facilement monter jusqu'à 400-500 euros. "On doit encore s'équiper de quelque chose en plus, et à nos frais! Ils peuvent imposer tout ce qu'ils veulent mais qu'ils nous aident au moins", s'indigne-t-il.
Une règle à retenir: impérativement ventiler et laisser l'air circuler
Beaucoup de questions restent sans réponses à la veille de la mise en place de cette mesure et de la réouverture de l'intérieur des établissements. "Qui va surveiller ça? Est-ce qu'on doit fermer? Qu'est ce qu'on fait, on met notre personnel et les clients dehors si jamais on dépasse la mesure indiquée?", s'interroge Loïc.
Fabian Hermans de la fédération Horeca Bruxelles conseille d'acheter un appareil digital qui affiche le CO2 en PPM: partie par million de particules d'air. "Entre 900 et 1200 ppm, il faut ouvrir une fenêtre ou plus. Il faut absolument laisser l'air circuler pour pouvoir rester en dessous du seuil de 1200 ppm", précise l'administrateur de la fédération Horeca Bruxelles.
En Belgique, une majorité de restaurants n’ont pas de terrasse: ils représentent 60% des établissements du pays. Ces appareils de mesures de qualité de l'air, obligatoires si le restaurateur souhaite ouvrir en intérieur, sont donc indispensables pour tous les restaurants qui ne disposent pas de terrasse.
Quid des extensions de terrasse de l'Horeca?
Et les extensions? Disparaitront-elles fin juin? Pas à Bruxelles-ville en tout cas où elles resteront tout l’été. Selon Fabian Hermans, des discussions ont lieu avec les bourgmestres des 19 communes pour obtenir un résultat semblable pour toute la région, et il est plutôt optimiste. En Wallonie, les extensions ont été validées jusqu’au 30 septembre.
Si certains démontent déjà leurs agrandissements terrasses, d'autres ont tout misé sur ça à leur réouverture le mois dernier, et ont donc beaucoup investi. "J'ai du racheter des tables, des chaises, la structure en bois, les plexiglas, la totale quoi. On est à 10.000 euros environ", détaille Loïc, restaurateur à Bruxelles. D'ailleurs, pour lui, l'intérieur ne servira qu'en cas de mauvais temps, même à partir du 9 juin.
Les restaurateurs sont en tout cas heureux de l’extension de l’horaire jusqu’à 23h30 (intérieur comme extérieur) car cela leur permet un deuxième service le soir vers 21H. Peu à peu, l'Horeca retrouve ses marque!
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