Suspendues durant le pic de la crise du coronavirus, les visites ont repris ce lundi dans les prisons.
Si elles sont strictement encadrées, les conditions de mise en place ne suffisent pas pour les syndicats. Dans une longue lettre adressée au Directeur général des Établissements pénitentiaires, la branche "prison" du syndicat CGSP détaille les raisons de leur insatisfaction des conditions de la reprise des visites réelles (précisons que des visites "virtuelles" en vidéo ont été mises en place durant le confinement pour les détenus qui le souhaitent).
Avant tout voici les conditions à respecter pour accéder à une personne en prison:
Bien que consciente de l'importance de réorganiser les visites qui ont été suspendes depuis le 13 mars, la CGSP observe que la note qui énonce les règles de visite ne limite pas les rencontres à un seul visiteur : "Dans les maisons de repos, cette règle est d'application stricte (...) En ne limitant pas le nombre de visiteurs et en n'imposant pas qu'ils soient toujours les mêmes, vous aggravez les risques de contamination."
Deuxièmement, le syndicat juge que les établissements pénitentiaires devraient fournir des masques aux visiteurs, estimant que certaines personnes pourraient utiliser des masques de mauvaises qualités et créer ainsi un risque supplémentaire de contamination.
Une vérification trop superficielle de la santé du visiteur est également dénoncée par la CGSP: "L’administration se contente d'une déclaration sur l'honneur verbale -attestant- que le visiteur n'a pas été malade dans les 14 jours qui précèdent sa visite. Il n'existe donc aucune garantie attestant de la véracité de cette déclaration, ni même de preuve de celle-ci. Vous comprendrez aisément que cette mesure nous semble plus -cosmétique- qu'efficace."
Le syndicat évoque enfin une absence de recommandations sur la circulation des visiteurs au sein des prisons.
Dans la conclusion de son courrier, le syndicat menace d'appliquer le droit de retrait des travailleurs: "Si nos remarques ne devaient pas être prises en compte, nous ne pouvons garantir que chaque travailleur individuellement ne décide, en ce qui concerne l'activité liée aux visites, de mettre en œuvre son droit de retrait". Un préavis de grève est d'ores et déjà déposé pour le 2 juin.
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