Un risque de nouvelles pénuries dans certains supermarchés plane sur notre pays. En cause ? Une menace de grève déposée par le personnel des centres de distribution, qui réclame une amélioration de son pouvoir d’achat et de ses conditions de travail. Des négociations sont toujours en cours, ce mercredi soir, entre syndicats et Fédération du commerce.
Les représentants syndicaux défendent les intérêts des travailleurs dans le commerce alimentaire. Un secteur très hétérogène : cela va du commerçant – boucher, fromager ou épicier – qui emploie des ouvriers aux centres de distribution des grandes surfaces. Au total, on compte 70 entreprises et 40.000 travailleurs.
Comme dans d’autres secteurs, le point de départ des discussions concerne l’augmentation salariale pour 2021 et 2022 fixée à maximum 0,4% par le gouvernement. "Il faut savoir que 0,4%, ce n’est quand même pas grand-chose. Ça fait une bonne dizaine d’euros bruts par mois. Quand on a fait un plein, les 10 euros, ils sont très vite partis", indique Dominik Roland, responsable sectoriel CGSLB.
Dans le secteur du commerce alimentaire, certains ont subi le confinement. C’est le cas des entreprises qui livrent les restaurants, notamment. D’autres en ont profité comme les grandes surfaces. Les syndicats veulent que l'on en tienne compte pour l’obtention de la prime corona de 500 euros. Ils souhaitent également une augmentation des frais de déplacement face à la montée du prix des carburants. "Les centres de logistique se trouvent dans des dépôts qui, généralement, sont éloignés des gares. Il n’y a donc pas de transport en commun qui permet de pouvoir aller dans ces centres de logistique. Pour les travailleurs, ça coûte de plus en plus cher", souligne Tanguy Cornu, vice-président FGTB.
Aucun préavis n’a été déposé mais la menace de grève est dans l’air. Et quand on sait que près de la moitié des travailleurs du secteur sont employés dans les centres de distribution des grandes surfaces, on comprend que le moyen de pression est important. "On a les fêtes de Saint-Nicolas et de Noël début décembre. Les gens travaillent à 120% aujourd’hui dans les dépôts. S’il n’y a pas d’accord, les dépôts s’arrêtent et ça va être une situation très compliquée pour tout le monde", poursuit Tanguy Cornu.
C’est la neuvième réunion consécutive, sans doute la dernière puisqu’il est prévu qu’elle se prolonge dans la nuit.
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