A Nassogne, en province de Luxembourg, une restauratrice a décidé de rouvrir son établissement ce samedi quoiqu’il arrive. Une décision apparemment soutenue par ses clients, une dizaine d’entre eux ont réservé une table aujourd’hui.
Dans le restaurant de Roxane, les réservations se multiplient, mais la gérante prévient: "Vous savez que vous encourez une peine de 250 euros d’amende par personnes." Malgré la menace, les clients répondent présents : "Ils vont regarder pour réserver pour ce soir et venir manger à plusieurs. Ca fait plaisir, les gens réservent quand même."
En attendant, Roxane se prépare, notamment aux fourneaux. Dans cet établissement fermé depuis des mois, c'est donc le retour d'odeurs de cuisine. Avec, au menu aujourd'hui : "Boulettes tomate, boulettes chasseur, frites, salade. Ça sent super bon, se réjouit la restauratrice. On ne voit pas avec le masque, mais j’ai le sourire, je suis vraiment émue. Franchement, c’est génial."
Son ouverture en ce 1er mai est surtout symbolique pour dénoncer des mesures qu'elle trouve absurdes. "On dit qu’on peut être à quatre sur ma terrasse à partir du 8 mai, mais à partir d’aujourd’hui les gens peuvent être à dix dans le jardin."
Beaucoup d'établissements horeca auraient eux aussi souhaité rouvrir aujourd'hui. Mais avec les menaces de perte de droit passerelle, la plupart se sont rétractés. Pas Roxane. Car elle l'affirme: elle n'a "plus rien à perdre". Indépendante complémentaire, elle n'a pas droit aux aides du gouvernement.
"Je suis déçue que les autres n’aient pas suivi, mais je comprends qu’ils avaient le droit passerelle, ils ne veulent pas le perdre, explique-t-elle. Moi, je n’ai rien à perdre puisque je n’ai droit à rien. Ça fait sept mois que ça dure, on en a marre franchement."
Il est midi. Les premiers clients arrivent. Ils sont venus pour soutenir l'établissement : "On vient soutenir les restaurateurs parce qu’après sept mois de fermeture, la comédie a assez duré. On est là pour soutenir, on vient manger un bon repas, en famille."
Un repas, qui ne durera pas longtemps. Un quart d'heure plus tard, c'est la police qui arrive à son tour... pour verbaliser les personnes présentes sur place. "C’est pas à la police que j’en veux, dit Roxane aux forces de l’ordre. C’est le prince, ce n’est rien que ça. Chacun fait son travail, moi je fais le mien, vous faites le vôtre. Tout le monde doit vivre. Enfin, moi je survis."
Les clients écoperont d'une amende de 250 euros par personne. Roxanne elle, en aura pour 750 euros.
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