Beaucoup voudraient pouvoir quitter leur travail juste une heure, le temps de faire une course, d'aller chez le médecin ou accueillir un technicien à la maison. Dès l'an prochain, dans le secteur de la réparation et du commerce automobile, ça sera tout à fait possible et sans justification! Il s'agit des "microabsences". Théoriquement, la mesure pourrait ensuite s'étendre à d'autres secteurs.
Nos reporters Simon François et Pascal Noriega se sont rendus dans une carrosserie qui compte une trentaine d’ouvriers. Les travailleurs y réparent 130 véhicules chaque semaine. Le rythme de travail est donc soutenu et il y a peu de flexibilité pour l’instant pour s’absenter en cas d’urgence personnelle. "[Il faudrait pouvoir s'absenter] lorsque les enfants sont malades ou lorsqu'il y a un petit problème à l'école, cite Philippe Gousset, ouvrier dans la carrosserie. Le temps de prévenir le patron, voir si c'est possible ou pas, c'est difficile". "On n'a pas assez de jours de congé, en tout cas, pas à assez à mon goût, estime Ruben Romero, ouvrier également. Vingt jours, ça passe trop vite. Quand on prend une demi-journée par-ci par-là, à la fin de l'année ça fait parfois une semaine et il ne reste alors plus beaucoup de jours pour partir en voyage".
Les ouvriers pourront s'absenter : "C'est bénéfique pour l'entreprise"
En janvier prochain, cette situation va changer. Les ouvriers du secteur automobile pourront s’absenter deux heures maximum chaque mois pour assister à une réunion de parents, par exemple. "C'est très bénéfique pour l'entreprise parce que les ouvriers vont se sentir plus soulagés, considère Bessim Ipekli, directeur de la carrosserie. Ils n'auront plus cette contrainte de devoir organiser tous leurs rendez-vous sur une journée ou une demi-journée. Ici, ils ont un horaire flexible et c'est bénéfique pour tout le monde".
Les microabsences devront être récupérées: "Nous voudrions qu'elles soient offertes"
Les travailleurs ne devront pas justifier leur absence, seul un signalement écrit est nécessaire. La convention collective signée par les patrons et les syndicats du secteur prévoit que ces microabsences devront être récupérées, plus tard. Pour la Ligue des Familles, c'est un premier pas, mais il est insuffisant. "Pour nous, tout système qui aménage de la flexibilité pour les parents pour qu'ils concilient la vie professionnelle et la vie privée est positif, par contre, nous estimons que le système ne va pas assez loin, considère Christophe Cocu, directeur général de la ligue des familles. Nous proposons que les heures soient offertes plutôt que récupérées".
La ligue des familles défend un congé de conciliation de minimum 8h par an offert à tous les travailleurs. Elle propose que le coût du système soit supporté par les employeurs.
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