Ce matin, à Bruxelles, une centaine de travailleurs au noir sont venus manifester devant le cabinet de Hilde Crevits, la ministre flamande de l'emploi. 138 ouvriers qui ont été reconnus comme victimes d'une traite d'êtres humains, alors qu'une société belge leur avait garanti des conditions optimales pour un emploi dans notre pays.
"C'est la plus grande affaire d'exploitation économique et de traite d'êtres humains en Belgique et probablement en Europe", lance même Jan Buelens, l'avocat des travailleurs, qui précise que l'erreur d'origine vient d'un choix fait à l'étranger. "C'est un groupe italien, une multinationale, donc les grandes entreprises doivent prendre leurs responsabilités et ne pas tout mettre en sous-traitance", explique-t-il.
Concrètement, c'est une société belge, sous-traitant pour la firme italienne, qui a été reconnue coupable dans cette affaire. 83 de ces ouvriers n'ont toujours pas de papiers, ce qui ne leur permet pas d'être en situation régulière dans notre pays. "Ma compagnie m'a promis un bon job, un bon salaire, mais quand je suis venu ici, c'était horrible. La Belgique me faisait rêver, mais je suis déçu", explique Arman Joy, qui vient du Bangladesh. Il a dû payer 8.000 euros à une entreprise pour venir en Hongrie, puis au Portugal et chez nous.
"Ils nous ont dits qu'ils payeraient 2500 euros par mois. J'en ai reçu 1250. Ils ont promis un contrat, des papiers, une assurance, un compte en banque. Ils ne nous ont rien donnés", raconte de son côté Medet Gök, tuyauteur. Des ouvriers qui ont aussi été logés dans des espaces insalubtres.
Réunis ce matin, ils exigent d'obtenir des papiers et des dommages et intérêts.
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