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Samira tente de déradicaliser son fils sorti de prison après avoir été condamné pour terrorisme: "C'est dur et on n'a aucune aide"

 
 

Notre journaliste Benjamin Samyn, accompagné de notre caméraman Emmanuel Tallarico, a recueilli un témoignage bouleversant, celui d'une mère confrontée à la radicalisation de son fils. Il a été condamné pour terrorisme et est aujourd'hui sorti de prison. Le combat qu’ils mènent ensemble contre les idées extrémistes n’est pas encore gagné. La maman dénonce un manque d’encadrement.

"La radicalisation est très dure en fait, c’est ancré dans leur tête et pour leur enlever, c’est un combat, qu’on doit mener seul". C'est ce que témoigne Samira, une maman à bout de force face aux pensées radicales de son enfant. Ce dernier a été condamné dans un important dossier de terrorisme, il est désormais libre, mais cette mère de famille sent qu’il n’en a pas fini avec les thèses extrémistes et face à cela elle se sent totalement désarmée. "Une fois qu’ils ont été condamnés, on les oblige à aller voir un psychiatre, un thérapeute, mais rien de plus. Ils ne sont pas suivis, par exemple on ne trouve pas un endroit pour ces gens-là", raconte-t-elle au micro de Benjamin Samyn pour le RTLinfo 13H.

"Je surveille tous ses faits et gestes"

Sans encadrement, Samira redoute que son enfant fragile et influençable plonge à nouveau complètement dans la radicalisation, elle dit mener seule son combat. "Je regarde, je surveille le moindre geste, la moindre chose. Je surveille tous ses faits et gestes. Ce n’est peut-être pas bien, mais j’essaye de parler tous les jours", affirme-t-elle.


"Les familles se retrouvent généralement confrontées à l’absence de structures qui sont spécialisées dans cette problématique"

Maitre Khoulalène est un homme de loi, il a à plusieurs reprises géré la libération de personnes inquiétées pour terrorisme. Pour lui, Samira a raison, les jeunes radicalisés qui sortent de prison ne sont pas suivis. "Le tribunal accorde cette mesure de libération en prévoyant une obligation de mettre en place un suivi thérapeutique, psychiatrique, psychologique spécialisé, mais les familles se retrouvent généralement confrontées à l’absence de structures qui sont spécialisées dans cette problématique. Les familles peuvent se tourner, évidemment, vers des médecins ou des institutions plus générales dans le suivi psychiatrique ou psychologique, mais d’un point de vue spécialisé, les institutions manquent encore", insiste l’avocat face à la caméra d’Emmanuel Tallarico.

La mère de famille cherche désormais tout contact utile comme des associations pour l’aider dans son combat pour encadrer au mieux son enfant et avancer dans sa lutte contre la radicalisation.


 

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