Deux femmes sans-papiers, une Camerounaise et une Sénégalaise, travaillent comme femmes de ménages en Belgique depuis plusieurs années. La société qui les a engagées refuse de payer plusieurs prestations.
Antoinette et Fatoumata sont sans papiers. Elles ont travaillé comme femmes de chambre dans un grand hôtel entre octobre 2020 et février 2021. Mais l'hôtel a fait appel à une entreprise sous-traitante qui elle-même a choisi un autre sous-traitant. Aujourd'hui, les deux femmes n'ont reçu qu'une partie de leur salaire.
"Ils nous payent avec des petites coupures, raconte Antoinette. Quand je dis des petites coupures, c'est à dire qu'ils peuvent venir pendant que vous êtes en train de travailler. Il sort de sa poche 200 euros, selon les femmes de chambre et leur capacité à travailler rapidement (...) Il vous donne 200 euros alors qu'il vous doit 1000 euros".
Il manque 1500 euros pour l'une. 900 pour l'autre pour le travail effectué. "On n'est pas payées à l'heure. On est payées au nombre de chambres, explique Antoinette. À l'hôtel où j'ai travaillé, la grande chambre était à 6,40 euros et la petite chambre était à 3,60 euros. Ça fait un total de dix euros. Il faut en faire énormément pour pouvoir atteindre les 40 euros".
Le sous-traitant ne répond plus aux employés. "J'ai tout fait. Quand je l'appelle, il ne répond pas au téléphone", témoigne Fatoumata. Contactée, la première entreprise sous-traitante ne souhaite pas faire de déclaration. La deuxième, une société de titres services, prétend ne pas travailler avec les hôtels.
Antoinette et Fatoumata peuvent-elles espérer obtenir quelque chose alors qu'elles travaillent dans l'illégalité ? "On va aller réclamer cet argent auprès de All clean pour simplement qu'ils appliquent la loi, qui est y compris de payer les sans-papiers. C'est une obligation", explique Magali Verdier, animatrice à la Ligue des travailleurs domestiques.
Un rassemblement aura lieu cet après-midi devant l'entreprise sous-traitante pour exiger le paiement des sommes dues.
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