La saison estivale débute à peine et il y a déjà une certaine crainte chez les loueurs de kayaks, vu le débit assez faible de certaines rivières. A La Roche-en-Ardenne, l’un d’eux vient carrément de stopper la navigation sur l’Ourthe, et renvoie sa clientèle sur les plans d’eau.
La sécheresse de ces dernières semaines impacte déjà certaines activités phares de l’été. À La Roche en Ardenne, la société de location de kayaks Ardenne Aventures a décidé ce mardi de ne plus permettre les descentes de kayaks sur l’Ourthe entre Nisramont et Laroche. Le débit du cours d’eau est déjà trop faible. Les conditions ne sont plus correctes.
Cela pose plusieurs problèmes. Les embarcations s’abiment par frottement sur les cailloux, certaines restent même coincées dans des endroits immergés. Le confort et le plaisir des touristes ne sont donc plus suffisants. Et puis le lit de la rivière est lui aussi abimé.
Pour limiter la casse, le patron d’une des sociétés de location, Manu Goldschmit, transfère désormais clients et touristes à une dizaine de kilomètres de là, au Lac du barrage de Nisramont. "Cela frottait beaucoup, les gens allaient être mécontents… Une décision compliquée et en même temps facile à prendre", résume ce patron. La sensation n’est certes pas la même que lors d’une descente de rivière, moins de remous et d’adrénaline, mais il y a bien plus de détente et de déconnexion dans un magnifique écrin de verdure.
Une situation qui a la fâcheuse tendance à se répéter ces dernières années. 8 des 11 derniers étés d’après le loueur. À tel point que le patron d’Ardennes Aventures a décidé de diversifier son activité, il y a déjà quelques années: stand-up paddle, pédalo et kayac sur le plan d’eau au pied du château de Laroche, brasserie, mais aussi accrobranches et attractions diverses. De quoi limiter l’impact d’une telle situation et garantir un revenu suffisant pour le loueur. Un impact qu’il peine à chiffrer, mais diversifier lui permet d’être beaucoup moins dépendant de la seule activité kayak et de ses contraintes.
S’il y a 15 ans encore, l’été était la période pour rentabiliser l’activité, désormais, les loueurs comptent sur un bon printemps, et voient la saison estivale comme un bonus, pour peu bien sûr que le débit de la rivière soit suffisant, et à l’inverse, que la météo ne soit pas catastrophique non plus, avec 2 mois de pluie.
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