Mais qui parle encore le wallon? Le dialecte se transmet-il encore de génération en génération? Mathieu Langer et Gaetan Delhez ont rencontré les spectateurs de la messe célébrée en wallon à Liège.
Il y a les mots d'autrefois, et les expressions typiquement liégeoises. Le wallon revient au goût du jour, le temps d'une messe célébrée au cœur de la République d'Outremeuse. Pour les plus jeunes, ce n'est d'ailleurs pas toujours facile de suivre la cérémonie. "Moi je ne comprends pas vraiment, mais pour les plus anciens c'est bien", confie une spectatrice. "Je comprends un petit peu moins que certains ici qui sont plus âgés. Mais mes grands-parents parlaient wallon donc je comprends en gros ce qu'il raconte", explique une autre.
Charlène, 16 ans: "Chaque année je viens ici, c'est incontournable pour moi"
Pourtant, le dialecte parlé par nos grands-parents séduit encore des jeunes, comme c'est le cas pour Charlène et Arthur, âgés de 16 ans. "Chaque année je viens ici, c'est incontournable pour moi", explique Charlène. "Je trouve ça assez spécial, parce que ce n'est pas coutume d'entendre encore du wallon de nos jours. C'est une langue qui a été un petit peu bannie, c'est vrai qu'elle devrait rester un peu plus dans la vie de tous les jours", ajoute Arthur.
"L'engouement pour la messe du 15 août ne diminue pas"
De Liège à Tournai, le wallon a traversé les générations. Il emporte avec lui les souvenirs d'autrefois. C'est plus qu'une simple langue régionale. "Je suis né au pays d'Herve, dans une famille de braves paysans, donc j'ai appris le wallon. Ça ne pose aucun problème pour moi, je comprends très bien ces Wallons liégeois", explique un spectateur plus âgé. "Sans doute que c'est un dialecte qui se perd, mais en tout cas l'engouement pour la messe du 15 août ne diminue pas, on a toujours le même nombre de personnes, même encore plus qu'avant", estime le doyen de la paroisse d'Outremeuse, Jean-Pierre Pire.
La plus ancienne trace écrite du wallon date du XVe siècle: un passé vécu le temps d'une messe suivie par plus d'un millier de nostalgiques.
Vos commentaires