Dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche, nos invités et chroniqueurs sont revenus sur la sortie du ministre de la Justice Koen Geens cette semaine. Suite à la suspension du prononcé dont a bénéficié la semaine dernière un animateur radio gantois reconnu coupable de viol, il a proposé de supprimer cette mesure de faveur pour les violeurs. Pour rappel, s’ils bénéficient de cette suspension du prononcé, ils sont reconnus coupables, doivent indemniser leur victime, mais n’ont pas de peine de prison à effectuer et surtout, leur casier judiciaire reste vierge.
Alors qu’il tournait la séquence des balles rouges et vertes dans les rues de Liège, Christophe Deborsu a rencontré une dame dont l’histoire l’a particulièrement touché. Cette histoire prouve qu’il est nécessaire de sévir envers les hommes violents. Cette dame a accepté de témoigner anonymement sur le plateau.
Un homme violent durant de nombreuses années que la justice n'a jamais condamné
Il y a 20 ans, cette jeune puéricultrice et infirmière rencontre un jeune médecin à l’hôpital. Une histoire d’amour commence, ils ont deux enfants, mais l’homme devient de plus en plus violent. Quand le repas ne lui plait pas, il lui frappe la tête sur le sol, tente de l’étrangler, … Elle porte plainte plusieurs fois et en 2000, convoquée par le juge de la jeunesse au tribunal pour mettre fin à ce calvaire qui touche aussi ses enfants, l’homme ne se présente pas au tribunal. La police vient le chercher chez eux, il est menotté. Mais : "Quasi tout de suite après avoir été embarqué, il a été relâché. Le commissaire me dit ‘je n’ai pas d’ordre contre lui donc je vais le laisser partir.’ Il séquestrait les enfants, était violent avec eux aussi, j’ai porté plusieurs fois plainte." La juge de la jeunesse place alors les enfants dans un foyer. Pour vivre à nouveaux avec eux, elle reprend la vie conjugale. "Il me promet que ça va aller mieux mais il ne faut pas faire confiance à ce genre de promesse parce que ça a recommencé", témoigne-t-elle.
Puis pendant les vacances de 2003, elle quitte son domicile avec ses enfants pendant les vacances d’été. A la rentrée, alors qu’elle recommence à travailler, il lui propose de garder les enfants une semaine. Elle se dit qu’elle ne peut tout de même pas le priver de ses enfants et accepte. Mais "à la fin de la semaine", il tue les deux petits, âgés de 5 et 7 ans et se suicide dans la foulée.
Victime du manque d'aide de la justice
Aujourd’hui, elle se sent doublement victime, de la violence de son mari et de son geste irréparable, mais aussi de l’indifférence et du manque d’aide de la justice. Ca a toujours été à elle de vivre dans les difficultés, de trouver un foyer pour femmes battues, alors que lui pouvait rester tranquillement à temps plein à la maison, puisqu’en plus il était interdit d’exercer la médecine et sans travail.
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