La SNCB, La STIB, Les TEC... Voici un bilan des violences dans les transports en commun. Un reportage de Bernard Lobet pour Bel RTL.
La SNCB
En 2017, il y a eu 455 agressions physiques à l’encontre du personnel de la SNCB. Même si ces chiffres sont en baisse depuis 2011 (22% de baisse entre 2011 et 2017), les agressions sont en hausse de 11% en 2017 par rapport à 2016. Les accompagnateurs de train sont les membres du personnel les plus confrontés aux agressions. La principale raison, ce sont les discussions concernant les titres de transport.
La SNCB a renforcé les patrouilles Securail là où elles sont le plus nécessaires. "Il y a eu une recrudescence d'agressions dans le courant du mois de septembre qui ont conduit à renforcer les patrouilles Securail. Depuis fin septembre, il y a plus de 150 équipes Sécurail qui sont présentes dans les trains entre 18h et 2h du matin", explique Vincent Bayer porte-parole de la SNCB au micro de Bernard Lobet.
Les syndicats font remarquer que seuls deux agents de Sécurail ont été recrutés au cours des 6 premiers mois de l'année. "Nous sommes toujours dans une période où il manque du personnel. Donc on peut mettre en place toutes les mesures que l'on veut... Si vous n'avez pas les agents pour rencontrer les objectifs, il y aura toujours un problème", réplique Pierre Lejeune, président du syndicat CGSP Cheminots.
Les nouveaux trains à deux étages seront équipés de caméras de surveillance. Il y aura 3000 caméras pour un peu moins de 450 trains, afin d'améliorer la sécurité.
En cas d'agression, ou en cas de risque d'agression, la SNCB rappelle qu'il est d'abord demandé de composer son numéro d'urgence: 0800 30 230.
Un badge nominatif
Dès le 1er novembre 2018, la nouvelle loi sur la police des chemins de fer entrera en vigueur. Les accompagnateurs de train, les agents de Sécurail et les sous-chefs de gare appelés à constater des infractions devront bientôt porter un badge nominatif permettant de les identifier.
Ces derniers craignent de faire l’objet de harcèlement suite à cela. "Ils seront tout à fait identifiables et dès lors, les personnes constatées en irrégularité pourraient exercer des représailles après ces constats. Il y a beaucoup d'inquiétude par rapport à ça. Les agents souhaiteraient ne pas porter ce badge où en tous les cas que leur nom soit remplacé par un numéro d'identification. Nous essayons d'avoir une dérogation, comme pour certains services de police, mais jusqu'à présent nos tentatives sont restées sans succès", explique Pierre Lejeune, président du syndicat CGSP Cheminots.
La STIB
La STIB, la société des transports intercommunaux bruxellois, constate une augmentation des agressions physiques entre usagers (bagarres, bousculades) : 589 faits en 2017 (contre 565 en 2015 et 530 en 2016, année des attentats terroristes et de plus grande présence des forces de l'ordre).
Les agressions physiques envers ses agents sont stables (145 faits en 2017 contre 143 en 2015) malgré une hausse de fréquentation du réseau. Parmi les mesures prises, des boutons d’appel d’urgence, des gilets, des menottes, des formations. En deux ans, 107 agents de sécurité supplémentaires ont été formés et déployés sur le terrain.
"En 2017, on constate une stagnation du nombre d'agressions vis-à-vis de notre personnel, mais par contre une augmentation du nombre d'agressions de protagonistes sur le réseau comme bagarres ou des bousculades lors d'un évènement. On a également constaté qu'il y avait, dans certaines stations, une augmentation des personnes en errance, de la toxicomanie. Ce sont des éléments qui sont partout dans la ville mais qui touchent également le réseau de transport public. Nous pensons que c'est ce type de phénomènes qui explique cette augmentation", précise Françoise Ledunne, porte parole de la STIB.
Les voyageurs peuvent composer le numéro gratuit 1707 pour signaler un comportement ou un objet suspect.
Les TEC
Concernant les TEC, le nombre d'agressions contre les chauffeurs de bus diminuait depuis 2013, mais l’an dernier il y a eu 73 agressions contre 45 en 2016. Il ne s’agit la plupart du temps que d’agressions verbales. Depuis fin 2017, tous les bus TEC sont dotés de caméras. Le personnel est formé pour pouvoir réagir de manière adéquate face à des imprévus, comme les agressions.
"Depuis pas mal d'années, on a essayé de gérer avec toutes sortes de systèmes (caméras, cabines fermées, contacts avec la police dans les grandes villes, etc.) cela a diminué les problèmes d'agressions dans les véhicules. On n'arrivera jamais à 0% car il y aura toujours des incidents avec des automobilistes ou certains chauffeurs qui quittent leur véhicule pour aller aux toilettes et qui, comme à Liège, se font agresser. Je pense qu'il faut que la justice prenne des positions fermes par rapport à ces gens-là", dénonce Claudy Vickevorst, secrétaire interrégional wallon CGSP.
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