Une plainte pour entrave au droit de grève a été déposée à l'encontre de Brussels Airlines, a indiqué mercredi Didier Lebbe, secrétaire permanent à la CNE, confirmant une information de la RTBF. Une action sera également introduite auprès du tribunal du travail. Les syndicats CNE et Setca dénoncent que la compagnie aérienne refuse que des membres du personnel se mettent en grève dès ce mercredi, alors qu'un préavis à durée indéterminée a été déposé.
Des employés placés sur des longs courriers, selon les syndicats
Le front commun syndical a appelé les membres du personnel de cabine et les pilotes de Brussels Airlines à respecter trois jours de grève, de jeudi à samedi, pour protester notamment contre une charge de travail jugée trop élevée. Alors que le mouvement de grogne démarre ce jeudi, certains membres du personnel - dont des délégués syndicaux - ont été placés sur des vols long-courriers, les empêchant d'être de retour à temps en Belgique. Pour pouvoir participer à l'action, ceux-ci se sont placés en grève dès ce mercredi, "ce que la direction a refusé", explique M. Lebbe. "Elle les a placés sur des vols tardifs", en remplacement des long-courriers.
Une solution rejetée par le syndicaliste, qui estime que la compagnie aérienne doit accepter que ces travailleurs soient en grève dès mercredi car les syndicats ont déposé un préavis à durée indéterminée. Brussels Airlines a toutefois une toute autre interprétation de la situation. "Une personne a indiqué qu'elle ne souhaitait pas faire de vol long-courrier aujourd'hui (mercredi), nous l'avons donc écartée et nous lui avons proposé une alternative qu'elle a refusée", a indiqué une porte-parole de la compagnie. "Elle ne peut pas être considérée comme en grève, la grève commence demain (jeudi)", a-t-elle ajouté.
Brussels Airlines se défend
Brussels Airlines assure "toujours respecter le droit de grève", a poursuivi la porte-parole. "Nous n'intimiderons jamais notre personnel, avec lequel on souhaite continuer de travailler", ajoute-t-elle. "Mais nous demandons aussi le respect du droit au travail." "Nous n'avons pas prévenu la compagnie que nous faisions grève les 23, 24 et 25 juin. Nous avons déposé un préavis de grève à durée indéterminée et puis nous avons appelé nos affiliés" à respecter ces trois jours de grève, rétorque Didier Lebbe. "N'importe qui peut faire grève à condition d'être couvert par son syndicat", ce qui est le cas pour ce mercredi, juge-t-il.
Une plainte a dès lors été déposée à l'Inspection sociale et une action sera introduite auprès du tribunal du travail, a confirmé M. Lebbe, qui dénonce les agissements d'une compagnie qui n'en est pas "à son coup d'essai". En décembre, à l'approche d'une grève de 24 heures, elle avait envoyé une lettre de mise en demeure aux syndicats leur intimant d'annuler leur appel à la grève sous peine de leur faire porter le poids financier d'une telle action, estimé à 2,5 millions d'euros.
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