Parmi les jeunes Belges partis combattre en Syrie, on dénombre au moins trois Verviétois. Du coup, une question se pose: Verviers est-elle devenue un repère pour les recruteurs islamistes ? Y a-t-il une filière spécifique dans cette ville de la province de Liège ?
A Verviers, 20% des habitants sont musulmans. Mais dans certains quartiers de la ville, on dépasse les 60%, comme à Hodimont où on dénombre 7 mosquées, dont deux considérées comme "plus radicales", en à peu près 15 rues. Une de nos équipes s'y est rendue ce lundi matin et après-midi. Mais à l'intérieur, personne ne parle...
"Du terrorisme"
Pourtant, entre 3 et 6 jeunes ont quitté Verviers pour aller se battre en Syrie, et certains d'entre eux sont passés par ces mosquées. "Au départ, il n'y a pas véritablement d'infraction commise sur le territoire. Mais le fait de s'engager, d'aller combattre relève tout de suite d'actes considérés comme du terrorisme", a déclaré Christine Wilwerth, procureur du Roi de Verviers.
Le risque, c'est que ces jeunes Verviétois qui partent au combat peuvent servir d'exemple pour d'autres. "Ils se connaissent, ils se parlent, que ce soit sur Facebook ou au travers de Viber, etc... Il y a un fil tendu, une attractivité possible", a expliqué Michaël Privot, islamologue.
Ils font de l'ombre à la communauté musulmane
Les autorités communales sont conscientes du problème. Une plateforme "radicalisme et terrorisme" a même été mise en place au sein de la zone de police. Souvent, ces jeunes jihadistes ont un passé judiciaire ou sont en décrochage, que ce soit familial ou scolaire.
Le plus désolant, c'est que ces jeunes font de l'ombre à une population musulmane bien intégrée à Verviers. Résultat: beaucoup souffrent de la bêtise de quelques-uns.
Vos commentaires