L'un des principaux objectifs vient d'être atteint. Le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs est passé sous la barre de 500. Cette condition était essentielle pour envisager des assouplissements, avaient estimé les autorités.
L'épidémiologiste Marius Gilbert était l'invité de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL. "Le goulot d'étranglement que présentaient les soins intensifs a toujours été une partie importante du problème. Au niveau du gouvernement, la ligne rouge a toujours été d'éviter la saturation hospitalière, éviter que des personnes ne puissent pas recevoir de soins. Arriver sous cette barre symbolique, c'est montrer que l'on est sorti de la zone rouge de ce point de vue là", a-t-il expliqué.
Une baisse durable? Ou vers une nouvelle vague?
Tous les indicateurs sont à la baisse selon les derniers chiffres publiés par l'institut de santé publique Sciensano. "Pour la première fois, la moyenne des nouvelles hospitalisations est à 100. On sait qu'on est monté bien plus haut. Cette dynamique à la baisse se maintient et c'est ça qui permet de reprendre toute une série d'activités parce que tous les indicateurs sont au vert", analyse Marius Gilbert.
Pourtant, depuis le début de l'épidémie, nous avons assisté à la naissance de plusieurs vagues. Des diminutions, suivies d'augmentations puis de plateaux afin d'observer à nouveau des diminutions. La situation sanitaire a longtemps joué au yo-yo. Cette fois, peut-on estimer que ces diminutions sont durables? Ou faut-il s'attendre à de nouveaux rebonds?
"La configuration est tout à fait différente. L'année dernière, en juin, les niveaux de transmission étaient bas. Mais on avait toujours pas vacciné les gens. Or maintenant, la vaccination est là. Elle a permis une diminution avec, malgré tout, un certain niveau d'activité. Et maintenant, elle change complètement la donne sur ce que ça va permettre dans l'avenir puisque l'on a désormais une grande proportion de la population protégée contre les formes sévères de la maladie, et qui donc n'est pas susceptible d'arriver dans les hôpitaux et à des niveaux de décès importants", explique Marius Gilbert.
Une inversion dans le profil des personnes hospitalisées
L'épidémiologiste explique que plusieurs facteurs expliquent la tendance au vert que nous connaissons : l'efficacité des mesures, le facteur saisonnier et surtout la vaccination.
"La meilleure preuve de cela c'est que si c'était juste un effet saisonnier, parmi les personnes hospitalisées, on verrait toujours les mêmes catégories d'âge. Or on voit une inversion complète. Pour la première fois, les hospitalisations les plus fréquentes concernent les 40-50 ans, là où avant il s'agissait des personnes de plus de 50, 60 et 70 ans", indique Marius Gilbert.
Le 9 juin prochain, on va assister à une série de réouvertures. Quelles vont être les conséquences sur la situation sanitaire? "La série de réouvertures va mettre une pression supplémentaire sur la transmission. Une grande partie de la population n'est pas vaccinée, soit par choix personnel, soit parce qu'elle n'est pas encore dans les tranches d'âge concernées", précise Marius Gilbert. Mais selon lui, cela ralentira temporairement la décrue des chiffres. On ne soit pas s'attendre à une nouvelle vague pour autant, estime l'épidémiologiste.
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