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Tous les travailleurs de Caterpillar Gosselies en chômage économique? La maison-mère menace les syndicats

 
 

Les syndicats de Caterpillar Belgium à Gosselies (Charleroi) ont reçu ce mardi une mise en demeure du groupe après les dégradations survenues lundi sur le site. Si les conditions de sécurité sur le site ne sont pas rétablies et si la production ne remonte pas, Caterpillar SARL, basée à Genève, stoppera purement et simplement ses commandes. Le résultat serait un arrêt de la production immédiat et la mise en chômage économique des travailleurs du site. Les négociations pour les primes de départ des travailleurs s’en trouveraient hypothéquées.

Les travailleurs de Caterpillar Gosselies ont reçu une note d’information de la part de leur direction ce mardi, note que des travailleurs ont fait parvenir à RTLinfo. "Ce lundi 6 février, Caterpillar SARL a mis officiellement en demeure Caterpillar Belgium SA. Par cette lettre, Caterpillar SARL exige notamment que les conditions de sécurité sur le site soient rétablies immédiatement, faute de quoi Caterpillar SARL envisage de mettre un terme immédiat au contrat", écrit l’administrateur-délégué de la société, Thierry Hansen.

Il poursuit: "Caterpillar SARL se réserve également le droit de mettre fin au contrat de services de fabrication aux torts de Caterpillar Belgium SA, si cette dernière n’a pas remédié aux manquements contractuels dans les 30 jours. Caterpillar SARL pointe l'accumulation de plusieurs manquements et défaillances tels que le niveau trop faible de production et d'expédition malgré une adaptation de la demande au vu de l'annonce du 2 septembre, plus aucune production ni expédition depuis le 31 janvier, une situation de blocage complet du site et des démonstrations de violence dont la destruction d'un engin Caterpillar le 6 février dernier."


Risque de mise en chômage économique

"Cette mise en demeure implique que si Caterpillar Belgium ne se remet pas en ordre vis-à-vis de Caterpillar SARL, elle risque de se retrouver sans donneur d'ordre et donc sans commande et sans travail pour son personnel. Cela met également à risque le financement d'un plan social", détaille M. Hansen, qui "en appelle au sens des responsabilités de chacun".

En effet, dans l'organisation du groupe, Caterpillar Belgium agit comme prestataire de services pour Caterpillar SARL. Formellement, cette filiale de droit de suisse passe donc commande d'engins mécaniques à l'usine carolo. Si le groupe devait décider de suspendre définitivement les commandes à l'usine carolo, la production s'en trouverait automatiquement arrêtée alors qu'elle est censée se poursuivre au moins jusqu'à début avril. Une perspective qui aurait des conséquences pour une partie ou la totalité du personnel, qui serait mis en chômage économique ou percevrait des indemnités de grève.


Poursuivre la production est dans l'intérêt financier des travailleurs

"L'idéal serait une poursuite de la production, c'est la solution qui minimise les conséquences financières pour le personnel", soulignait hier Emmanuel Chemello, permanent CSC. "Si elle devait être appliquée, le site de Gosselies pourrait le cas échéant être isolé du groupe. Ce qui voudrait dire pour lui qu'il devrait notamment financer le plan social", a-t-il encore indiqué. Selon ce dernier, un arrêt de la production pourrait modifier le rythme des négociations en cours. De plus, Caterpillar Gosselies dispose de bien moins de moyens que la maison mère.

"Si le groupe devait arrêter la production, la décision susciterait un grand mécontentement parmi le personnel", avait affirmé hier Antonio Zonca, permanent FGTB.

Une réunion devait être organisée ce mardi après-midi entre syndicats et direction devrait préciser les implications de cette mise en demeure et éventuellement déterminer les conditions dans lesquelles les discussions pourraient se poursuivre.

Ce matin, après différentes informations contradictoires, le personnel a pu pénétrer sur le site, selon les syndicats.


 

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