Kristel Beyens, professeur de pénologie au sein du département Criminologie de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), plaide, dans une opinion parue mercredi dans De Standaard, pour le maintien des congés pénitentiaires et des permissions de sortie des détenus. Ces systèmes sont très importants pour la réinsertion des détenus et les rendre plus stricts aurait un effet inverse, rendant la société moins sûre, estime-t-elle. L'auteur de l'attaque à Liège mardi avait bénéficié d'un congé pénitentiaire pour deux jours.
"L'attribution de ces modalités d'exécution de la peine n'est pas automatique mais le résultat d'un processus de décision impliquant plusieurs personnes", souligne Mme Beyens. On ne dispose pas de chiffres exacts mais une précédente étude, dans les années 1990, avait pointé un faible pourcentage d'échec (3%) pour les congés pénitentiaires. La commission de nouveaux faits reste très rare.
"Chaque nouveau crime est un de trop et surtout lorsqu'il y a des morts. Mais il est important de garder les permissions de sortie et le congé pénitentiaire ou de ne pas les remettre en question trop rapidement. Pour les condamnés, il s'agit des premiers pas hors de la prison et ils constituent ainsi des leviers pour une réintégration réussie", ajoute la professeure en pénologie. Selon celle-ci, de plus en plus de détenus se sentent découragés lors du processus de libération. "Ils restent en prison jusqu'au bout et sont donc libérés sans aucune possibilité de suivi pour la justice. Rendre le système plus strict aura un effet inverse et assurera moins de sécurité pour la société. Ce que nous devons absolument éviter."
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