Depuis le début de la pandémie, un total de 5.683 décès ont été rapportés en Belgique, dont 2.926 dans les homes. A l'étranger, la situation en Belgique interpelle. Le nombre de victimes rapporté au nombre d'habitants est particulièrement élevé. A-t-on adopté le bon mode calcul? Certaines voix s'interrogent.
Aux Etats-Unis, entouré de scientifiques, Donald Trump s'est adonné une comparaison des bilans sanitaires en fonction des pays. La Belgique apparaît en tête de ce classement. Selon ces chiffres, la Belgique est proportionnellement le pays au monde comptant le plus de décès. Une comparaison que contestent les autorités sanitaires belges et certains scientifiques.
"La méthode de comparaison n'est pas la même. Il n'y a pas de transparence dans la façon dont on récolte ces données dans ces différents pays. Je ne suis pas très enthousiaste pour comparer ces différents pays. Je pense que ces chiffres sont intéressants pour suivre l'évolution dans un pays", indique Herman Goosens, microbiologiste à l'université d'Anvers.
Car la Belgique a sa propre méthode de recensement. Elle comptabilise les décès confirmés mais aussi les cas suspects dans les maisons de repos, c'est-à-dire ceux qui décèdent en ayant des symptômes du coronavirus mais sans avoir été testés.
Du "masochisme inutile"
Selon Sciensano, la grande majorité des pays ne communique que les décès survenus en milieu hospitalier, la comparaison est donc peut pertinente. "On pourrait aussi dire que c'est un excès d'honnêteté qui frôle la naïveté. Je parlerai même de masochisme inutile pour notre pays vu que ça nuit à notre réputation internationale", assure Jan Segers, éditorialiste à"Het Laaste Nieuws".
Selon certains scientifiques, une piste envisagée serait de comparer les chiffres de mortalité des années précédentes avec ceux de cette année pour évaluer la surmortalité de chaque pays. Dans tous les cas, la ministre de la Santé Maggie de Block a demandé que le système de comptage soit revu pour mieux comparer avec les pays européens.
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