La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, et les syndicats militaires ont conclu vendredi un accord présenté comme "historique" par les deux parties sur les principes de l'alignement des salaires des militaires sur ceux en vigueur au sein de la police, a-t-on appris de sources concordantes.
"Après des mois de groupe de travail et plusieurs (longues) séances de négociations, nous sommes enfin parvenus à un accord historique", a indiqué le Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP)-Défense dans un communiqué. La conclusion de cet accord a été confirmée à l'agence Belga par le cabinet de Mme Dedonder (PS). L'alignement des salaires des militaires sur ceux de la police - plus élevés, dans un contexte de concurrence entre les deux services, à la recherche de milliers de personnes à recruter - fait partie du plan global pour le personnel baptisé "POP" pour "People are priority" (Les gens sont la priorité) présenté début février par la ministre. Cet objectif est à atteindre d'ici la fin de la législature en 2024, selon Mme Dedonder. "La prochaine étape à court terme sera la négociation de la traduction de ces principes en textes légaux (arrêté royaux). A ce stade, il n'est pas encore possible de définir clairement 'qui' gagnera 'combien' en plus mais nous savons cependant que l'augmentation sera conséquente pour toutes les catégories", a souligné le SLFP-Défense.
L'adaptation se fera par phase, a pour sa part indiqué le président de la Centrale générale du personnel militaire (CGPM, apolitique), Yves Huwart, interrogé par Belga. Le cabinet de la ministre, l'état-major de la Défense et les syndicats se sont déjà pratiquement accordés sur une étude qui visait à objectiver les différences de salaires entre militaires et policiers, un exercice difficile en raison de différences de grades entre les deux corps- nettement plus nombreux à l'armée qu'au sein de la police. Selon le cabinet de la ministre, le "parcours législatif" de ces textes devrait se terminer avant la fin de l'année.
Mme Dedonder avait en février exprimé le souhait de d'abord revaloriser les traitements du personnel en place, qu'elle avait qualifié de "rattrapage" pour s'aligner sur les salaires de la police. Sur les 3,7 milliards d'euros du budget de cette année, 40% seront consacrés aux salaires du personnel. La ministre souhaite aussi revaloriser les allocations pour la participation aux opérations ou le service intensif durant les exercices, octroyer une prime à l'embauche pour les métiers en pénurie et offrir 75 euros nets de plus par aux instructeurs.
Vos commentaires