L'accueil réservé aux migrants ukrainiens interpelle certains migrants venus d'ailleurs. Ils sont parfois dans le pays depuis plusieurs années et sont toujours sans-papiers. Une centaine d'entre eux ont installé un "campement de la régularisation" à Molenbeek. Cependant, le bourgmestre de la commune et le Secrétaire d'Etat à l'Asile s'opposent sur l'accueil qui doit leur être réservé.
Ces hommes et femmes du "campement de la régularisation" vivent chez nous depuis plusieurs années, mais n'ont toujours pas leurs papiers. La plupart ont un travail et se font exploiter.
"Je travaille 10-15 jours..." explique une de ces personnes. "Et pour ça, je reçois 25 euros et on me dit de dégager". Une question revient chez tout le monde : pourquoi cette différence de traitement avec les réfugiés ukrainiens ?
Ibrahim vient du Niger, il est chez nous depuis 5 ans et il a essuyé trois refus de régularisation. "En Belgique, beaucoup de personnes n'ont pas leurs papiers. Alors pourquoi en avoir donné aux Ukrainiens ? Je sais que c'est la guerre, mais pourquoi ne pas nous en donner à nous aussi ?" se demande-t-il.
Sammy Mahdi, le Secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, demande à la commune d'interdire ce campement et s'en explique dans un communiqué: "La comparaison que font les militants entre les Ukrainiens et les personnes ici irrégulièrement et qui viennent de pays sûrs est particulièrement triste. Qu'il y une différence me semble plutôt évident."
La bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux, elle, refuse de contrer cette action. "Il ne faut pas confondre deux choses", estime-t-elle. "Ce n'est pas un problème de logement et ce n'est pas un problème molenbeekois. C'est une manifestation pour la régularisation, et donc, c'est un problème pour le Secrétaire d'Etat, Sammy Mahdi".
Ces sans-papiers sont encadrés par des associations et ils ont reçu l'autorisation d'établir ce camp jusque dimanche soir.
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