L'épidémiologiste Marius Gilbert a pris la décision de quitter la Cellule d'évaluation fédérale (Celeval) qui rend des avis aux autorités dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus, annonce Paris Match Belgique mercredi. "Mon investissement dans le Celeval est devenu incompatible avec mon travail académique", précise l'expert.
"Mon métier premier, ma vocation, c'est la recherche. A l'université, je dirige une équipe et, par la force des évènements, cela faisait des mois que je ne le faisais plus bien. J'ai des doctorants à encadrer, des cours à donner. C'est une responsabilité que je dois assumer pleinement", déclare celui qui a également été membre du Groupe d'Experts pour l'Exit Strategy (GEES).
"Une telle mission nécessite un temps plein. Jusque-là, j'ai pu composer mais j'ai atteint une limite (...) Je ne veux pas prendre le risque de dysfonctionner, ou de tout faire mal, parce que j'en ferais trop", ajoute Marius Gilbert, qui évoque une "charge mentale permanente".
L'épidémiologiste regrette par ailleurs "ce climat délétère" qui s'est installé ces dernières semaines à l'égard des experts. "Une partie de la population considère désormais que les experts sont le problème, plutôt que l'épidémie. Ou encore que les experts auraient un pouvoir qu'ils veulent garder. Tout cela devient vraiment très lourd...".
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