Un indépendant sur 6 gagnerait moins de 833 euros net par mois, soit moins que le seuil européen de pauvreté

Les indépendants belges ont parfois du mal à joindre les deux bouts. Un indépendant sur 6 gagnerait moins que le seuil européen de pauvreté.

Sylvie dirige un magasin depuis bientôt 5 ans. Malgré une clientèle fidèle et la passion du métier, Sylvie doit souvent compter sur son mari pour boucler les fins de mois. "Je gagne en dessous de 1.000 euros par mois", confie-t-elle au micro de notre journaliste Simon François. "Et encore, il y a des moments où je me demande ‘est-ce que je me paye, est-ce que je me paye pas’, parfois je me paye le 15, parfois fin du mois", précise-t-elle.


Une situation répandue

Moins de 1.000 euros par mois, c’est en dessous du seuil de pauvreté. Une situation qui, selon le syndicat neutre pour indépendants, est plus répandue qu’on ne le croit. "Un indépendant à titre principal sur six gagne moins de 833 euros par mois. Si on sait que le seuil de pauvreté européen est de 1074 euros, pas mal d’indépendants ont des problèmes financiers", explique Christine Mattheeuws, présidente du syndicat neutre pour indépendants (SNI).


Des statistiques basées sur le revenu imposable

Pour établir ces statistiques, le syndicat s’est basé sur le revenu imposable annuel des indépendants. Il est d’ailleurs à 10.000 euros pour 115.000 d’entre eux. Le revenu imposable correspond au chiffre d’affaire moins les charges professionnelles et les amortissements. 


Dans certains secteurs, ce n’est pas le meilleur indicateur pour calculer la précarité

"Certains sont amenés à faire de lourds investissements et peuvent défalquer ensuite les amortissements. Mais il y aussi des indépendants dont le revenu est nul et qui, le cas échéant, prendront un dividende qui leur sera octroyé par le conseil d’administration une fois par an", souligne Michèle Lahaye, directrice UCM Bruxelles.

Autant de rentrées d’argent qui ne sont pas prises en compte dans le revenu imposable. Cela ne veut pas dire que tous les indépendants roulent sur l’or. Selon une étude de la fondation roi Baudoin, le risque de tomber dans la pauvreté est quatre fois plus élevée pour un indépendant que pour un employé.