L'administration d'une dose de rappel d'un vaccin contre le Covid-19 différent de celui reçu lors des premières injections pourrait susciter une réponse immunitaire plus forte qu'un rappel avec le même vaccin, a souligné jeudi le régulateur européen.
L'Agence européenne des médicaments (EMA), basée à La Haye, a indiqué qu'elle étudiait des données pour décider si elle s'alignerait sur une décision de l'Agence américaine des médicaments (FDA) qui a autorisé mercredi l'injection d'un vaccin différent pour la dose de rappel de celui utilisé pour les premières doses.
Les vaccins Pfizer-BioNTech, Moderna, Johnson & Johnson et AstraZeneca sont autorisés actuellement dans l'Union européenne. L'EMA a approuvé le principe d'une troisième dose de Pfizer/BioNTech pour les plus de 18 ans, laissant aux Etats le choix plus précis des populations éligibles.
"Nous constatons quelques résultats prometteurs dans des études qui confirment que cette approche suscite, avec certaines combinaisons de vaccins, une réponse immunitaire plus forte que lorsque le même vaccin est utilisé pour une injection supplémentaire", a déclaré lors d'une conférence de presse Marco Cavaleri, responsable de la stratégie vaccinale à l'EMA.
Plusieurs pays ont approuvé une dose de rappel pour renforcer l'immunité des personnes vaccinées, qui semble baisser après plusieurs mois, bien qu'utilisant habituellement le même type de vaccin. Une étude rendue publique aux Etats-Unis la semaine dernière a montré que les personnes ayant reçu le vaccin Johnson & Johnson qui, comme AstraZeneca utilise la technologie classique à vecteur viral, semblaient mieux protégées par une dose de rappel d'un vaccin à ARN messager comme Pfizer ou Moderna.
Les vaccins à ARN messager administrés en dose de rappel "semblent fonctionner beaucoup mieux" pour stimuler les défenses immunitaires "et sont capables de susciter une réponse immunitaire vraiment forte", a déclaré M. Cavaleri. L'EMA doit également décider le 25 octobre si elle approuve les rappels avec le vaccin Moderna, a-t-il ajouté.
Une étude rendue publique jeudi par l'alliance Pfizer/BioNTech a indiqué qu'une troisième dose de leur vaccin est efficace à 95,6% contre les formes symptomatiques de la maladie.
L'EMA compte décider dans les deux mois à venir si elle approuve le vaccin Pfizer/BioNTech pour les enfants âgés de 5 à 11 ans, après que les deux laboratoires lui eurent soumis leurs données la semaine dernière.
L'Agence doit également examiner la semaine prochaine un médicament anti-Covid à administration orale produit par le laboratoire pharmaceutique américain Merck, a indiqué M. Cavaleri.
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