L'armée ne fermera guère de casernes au cours des prochaines années - sauf cinq installations déjà condamnées par des restructurations antérieures - mais construira de nouvelles infrastructures, dont deux "quartiers du futurs" à Charleroi à partir de 2026 et dans un lieu encore à déterminer en Flandre orientale, ont annoncé lundi les deux principaux responsables du ministère de la Défense.
L'accord de gouvernement et la note d'orientation politique de la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, annonçaient déjà en octobre 2020 que des mesures seraient prises pour optimiser la répartition régionale des quartiers, afin notamment de favoriser le recrutement de jeunes militaires. "Avec le nouveau plan de quartiers approuvé par le conseil des ministres, la Défense s'efforce désormais d'améliorer la répartition géographique et la composition de ses quartiers, avec un plus large éventail de fonctions au sein ou à proximité de ceux-ci", ont indiqué Mme Dedonder et le chef de la Défense (Chod), l'amiral Michel Hofman, dans un message Flash adressé à l'ensemble du personnel du département.
Sur un ancien site de Duferco-Carsid à Charleroi
Les deux "quartiers du futur", à construire à Charleroi, sur le site de la Porte Ouest anciennement utilisé par la société sidérurgique Duferco-Carsid, à l'horizon 2026 pour le sud du pays et à un endroit qui reste à déterminer en Flandre orientale - la ville la plus citée est Aalter - "ne seront pas uniquement réservés aux activités militaires", a précisé la ministre. Selon elle, en créant des casernes semi-ouvertes, la Défense souhaite également encourager une coopération plus étroite avec les organismes civils locaux et divers partenaires civils dans les domaines des ressources humaines et de la recherche et développement (R&D).
Construction d'autres nouvelles infrastructures
Le plan approuvé par le conseil des ministres prévoit aussi la rénovation des quartiers existants et la construction d'infrastructures nouvelles pour "assurer une revalorisation du personnel, une meilleure répartition et une meilleure intégration à travers la Belgique", mais aussi la préparation à l'arrivée des futurs systèmes d'armes - comme les avions de combat F-35, les drones MQ-9B SkyGuardian et les blindés à roues Griffon et Jaguar.
De nouvelles infrastructures seront aussi construites dans les prochaines années sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel (Limbourg), avant l'arrivée, attendue respectivement en 2025 et en 2027, des 34 avions de combat F-35A commandés par la Belgique. Idem à l'aéroport militaire de Melsbroek, dont l'adaptation aux nouveaux avions de transport Airbus A400M belgo-luxembourgeois sera poursuivie avec notamment la construction d'une nouvelle aérogare et la rénovation de bâtiments du quartier Groenveld. La Défense doit aussi se construire un nouveau quartier général (baptisé NHQ) à partir de 2023, sur le site de l'actuel quartier Reine Elisabeth et de l'ancien siège de l'Otan.
Rénovations
A Neder-over-Heembeek, qui abrite l'Hôpital militaire Reine Astrid (HMRA), un nouveau pôle médical comprenant également le service de sélection des candidats devrait être ouvert après 2030 dans un nouveau bâtiment. Quant à la composante Terre, elle bénéficiera, en fonction du trajet budgétaire de la Défense, de transformations et de rénovations de plusieurs quartiers dans le cadre du projet CaMo (Capacité Motorisée), le partenariat stratégique avec la France pour l'achat de nouveaux blindés Griffon et Jaguar. A Spa, où le quartier Jacques de Dixmude abrite le 12/13 bataillon de Ligne, toutes les infrastructures feront l'objet d'une rénovation complète entre 2022 et 2030, selon Mme Dedonder et le Chod. Un "campus maritime" est enfin envisagé à Anvers à l'horizon 2025-2030 "avec de nouvelles collaborations avec des partenaires maritimes".
La liste des quartiers qui vont fermer :
Ils confirment ainsi la fermeture complète à terme du quartier Sainte-Croix utilisé par la Marine à Bruges, vers 2025. Les militaires quitteront aussi trois casernes: le quartier 1ste wachtmeester (premier maître) Lemahieu à Ypres qui fermera ses portes en 2023 pour être cédé au War Heritage Institute (WHI, le parastatal de la Défense dédié à la conservation du patrimoine historico-militaire et à la mémoire), le quartier sous-lieutenant Heintz de Bastogne (lui aussi cédé au WHI) et la base aérienne de Coxyde, après le déménagement des quatre hélicoptères NH90 NFH (en version navale) vers Ostende "au plus tôt à partir de 2025". Quant à la caserne Saint-Laurent à Liège, elle sera vendue à la fin de cette année, tout en conservant une présence militaire, avec notamment le commandement militaire de province, le centre d'information de la Défense et une crèche, ont précisé Mme Dedonder et l'amiral Hofman.
Les déménagements déjà effectués
Dans la première phase du plan, trois unités ont déjà emménagé dans des quartiers existants. Ainsi, une compagnie du 3e bataillon parachutiste de Tielen (province d'Anvers) s'est installée à Gavere (Flandre orientale), un escadron du 1/3 bataillon de Lanciers de Marche-en-Famenne a fait de même à Tournai et, depuis le 1er octobre, une compagnie du bataillon Carabiniers Prince Baudouin - Grenadiers de Bourg-Léopold (Limbourg) a déménagé à Lombardsijde (Flandre occidentale).
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