Une récente enquête, menée par Sciensano entre le 16 et le 26 mars, dévoile l'impact de la pandémie du covid-19 sur le bien-être mental des professionnels du secteur de la santé. Les résultats sont sans appel.
"Power to care", une récente enquête menée par Sciensano du 16 au 26 mars 2021, montre "l'impact significatif" de la pandémie sur le bien-être mental des professionnels de la santé. En tout, 2.530 professionnels y ont répondu. Et les résultats sont sans appel.
"Après un an de crise covid, chez ces professionnels, il y a un impact significatif au niveau du stress chronique qui est très élevé", débute Yves Van Laethem, porte-parole du porte-parole interfédéral Covid-19, lors de la conférence de presse du SPF Santé et du Centre de crise ce vendredi. Des symptômes ont pu être observés chez beaucoup des répondants: "une fatigue intense chez presque 60% d'entre eux".
"Ne pas pouvoir se détendre lorsqu'ils ont des jours de repos, c'est le cas pour 47% d'entre eux. Et des problèmes de concentration chez 28% soit 1/3 des soignants", continue le porte-parole.
Des symptômes qui impactent la vie personnelle mais aussi professionnelle
"C'est gênant pour la vie quotidienne personnelle mais aussi professionnelle puisque cela peut avoir un impact négatif sur la qualité des soins qu'ils essaient, malgré tout, de prodiguer au mieux", précise Yves Van Laethem. "Cet impact au niveau professionnel est significatif puisque 19% des soignants envisageaient d'abandonner leur profession au mois de mars. En décembre, ils étaient 22%". Et avant la crise covid, en 2019, seul 10% des soignants envisageaient de quitter leur profession : un chiffre qui a doublé avec la crise sanitaire.
Un grand besoin de soutien
1/5 des soignants a l'impression "d'être livrée à elle-même" contre 1/3 des participants qui estiment avoir "un soutien et des conseils suffisants". "Il est éxtremement important de pouvoir compter sur le soutien de ses supérieurs et de la structure de travail", rappelle le porte-parole.
"Ce besoin de soutien est particulièrement important : près de la moitié des personnes indiquent en avoir besoin, qu'il provienne de leur chef ou de l'institution. 25% feraient appel à un psy et 20% à leur médecin traitant", poursuit Yves Van Laethem.
"Ce soutien est un facteur important pour éviter le stress aigu qui devient chronique chez les professionnels de la santé. Il ne faut pas que cette situation s'enlise parce que l'on connait les impacts qui peuvent durer sur plusieurs années", conclut-il.
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