Le vaccin de Pfizer/BioNTech sera le premier à arriver en Belgique. Dès janvier, quelque 600.000 doses devraient être disponibles, permettant la vaccination de 300.000 personnes, à raison de deux doses par personne.
"La vaccination de la population contre la Covid-19 représentera un défi logistique incroyable, d'une ampleur jamais vue en 50 ans", a déclaré la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale, mercredi, en séance plénière du Parlement de Wallonie. Afin de soutenir la stratégie de vaccination, un groupe de travail devra déterminer, distribuer et soutenir toutes les actions nécessaires à la stratégie de vaccination. Il sera composé de scientifiques, des représentants des autorités fédérées et du fédéral ainsi que de représentants des professionnels du secteur.
Première tâche : livrer les 600.000 doses du vaccin Pfizer d'ici janvier. Avec l'obligation de maintenir ses doses à une température constante de -70 C°. Une obligation qui existe déjà pour des vaccins autre que celui pour lutter contre le Covid mais aussi pour le transport d'organes.
Parallèlement, une cellule pilotée par Yvon Englert, le 'monsieur corona' wallon, sera spécifiquement chargée de la communication scientifique et à destination du grand public, au sein duquel la méfiance vis-à-vis d'un futur vaccin reste importante, particulièrement au sud du pays. Il était l'invité de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL ce vendredi.
On sera prêts
"On sera prêts. Le travail est évidemment énorme dans tous les niveaux de pouvoir. On n'est pas sûrs que l'on aura le vaccin le 5 janvier mais si on l'a, on sera prêts", a-t-il assuré.
Le gouvernement britannique a assuré mercredi être le premier pays occidental à autoriser un vaccin contre le nouveau coronavirus. Les 40 millions de doses vont être distribuées aussi vite qu'elles peuvent être produites par Pfizer en Belgique, pour des livraisons au cours du mois de décembre. "Les Anglais ont fait quelque chose de particulier, qui selon moi, est dû à la volonté politique de dire que le Brexit servait à quelque chose. Il fallait absolument commencer avant les Européens. C'est un peu puéril, ce ne sont pas les enjeux", a commenté Yvon Englert.
L'ordre de vaccination a été défini
La Conférence interministérielle a défini les groupes qui bénéficieront en priorité de ces vaccins, les voici classés dans l'ordre de priorité:
- Les résidents et le personnel des maisons de repos et des institutions collectives de soins qui seront vaccinés en premier.
- Les professionnels des soins (dans les hôpitaux et ceux travaillant en première ligne)
- Les autres membres du personnel des hôpitaux et des services de santé
- Les plus de 65 ans
- La tranche 45-65 ans en cas de comorbidités spécifiques dont la liste doit encore être arrêtée
- Les personnes exerçant des fonctions sociales ou économiques essentielles, selon des critères qui doivent encore être déterminés
Ce sont les plus menacés de faire une complication grave ou de mourir de l'infection
On s'attendait à ce que le personnel des hôpitaux soit le premier à être vacciné. Comment l'expliquer? "Il y a deux raisons. La première est symbolique. On n'a pas apporté l'attention qu'il fallait lors de la première vague. Cette fois-ci, ils seront les prioritaires. En terme de santé publique, il y a une raison beaucoup plus fondamentale. Aujourd'hui, on sait que ces vaccins sont extrêmement protecteurs (taux de protection > 90%) donc la question qui s'est posée est 'Qui va en bénéficier le plus?'. Ce sont les plus menacés de faire une complication grave ou de mourir de l'infection. Pour cela, nous savons tous que c'est l'âge et la vie en collectivité qui sont les deux critères. C'était donc assez logique d'offrir la possibilité aux résidents de maisons de repos de se vacciner en priorité", a justifié Yvon Englert.
Les centres de testing et de triage réquisitionnés
Après les résidents des maisons de repos, le personnel de santé de première ligne sera vacciné. Viendra ensuite le tour des personnes de plus de 65 ans. "Il faudra que l'on puisse les accueillir dans des lieux de vaccination collectifs. Vous savez que le vaccin va nous arrivé dans des conditionnements collectifs, on ne pourra pas aller chercher chacun notre vaccin à la pharmacie", a éclairé Yvon Englert sur Bel RTL.
La Belgique entend pourtant parvenir à vacciner - gratuitement - 70% de sa population. "Nous comptons nous appuyer sur les centres de testing et de triage qui existent. Il y en a 37 en région wallonne. Nous ne voulons pas que l'épisode de la vaccination devienne un lieu de concentration des gens avec des risques de transmission", a affirmé le 'monsieur Corona' wallon.
Nous n'avons pas de réelles inquiétudes par rapport à la chaîne du froid
Des professionnels de santé seront chargés de la vaccination. "Les médecins généralistes et les infirmiers qui travaillent déjà dans ces centres seraient, si nous optons pour cette option, les personnes qui vaccineraient", a-t-il commenté.
Une importante logistique sera essentielle pour livrer les 600.000 doses du vaccin Pfizer d'ici janvier. Avec l'obligation de maintenir ses doses à une température constante de -70 C°. "Une fois que vous le dégelez, le vaccin peut être conservé au frigo pendant 4 à 5 jours donc nous n'avons pas de réelles inquiétudes par rapport à la chaîne du froid. Je ne pense pas que ce soit utile que chaque ménage commence à s'acheter un frigo à -80°C", ironise Yvon Englert.
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