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Vacciner les 12-15 ans contre le Covid? "Un bénéfice pour la population plus que pour l’enfant"

  • Coronavirus: l''Allemagne va vacciner les adolescents

  • Coronavirus: Yves Van Laethem analyse la vaccination des adolescents

 
 
 

L’avis de l’Agence européenne des médicaments (EMA) concernant la vaccination des 12-15 ans avec le vaccin Pfizer est tombé ce vendredi: il est approuvé pour cette tranche d'âge.

Mais pourquoi en est-on arrivé à envisager la vaccination des adolescents, alors qu'on a toujours dit qu'ils ne faisaient pas partie des groupes à risque ?

"Le covid reste une maladie légère chez l’enfant. Les données n’ont pas changé", a d’abord tenu à rappeler Anne Tilmanne, infectiologue pédiatrique à l’Hôpital des enfants reine Fabiola, dans le RTLINFO 13H. "Donc si on l’envisage dans certains pays, c’est plus par rapport au bénéfice pour la population plus que par rapport au bénéfice pour l’enfant. Le but est de pouvoir augmenter la couverture vaccinale dans la population afin de protéger les personnes à risque plus âgées qui n’ont pas pu être vaccinées correctement", a-t-elle expliqué, parlant de décision éthique à prendre, plus que médicale.

En effet, lors de la conférence de presse du Centre de crise de ce vendredi, le virologue Yves Van Laethem a précisé que 20% des nouvelles infections concernaient des adolescents. Les vacciner leur permettrait d'avoir encore moins de symptômes et d'être moins contagieux. "Même s'ils ont peu de chances de faire des formes graves du Covid, ça va les protéger contre le risque de faire des formes légères mais néanmoins symptomatiques qui peuvent parfois être invalidantes du Covid", souligne Sophie Lucas, immunologue à l'Institut De Duve de l'UCLouvain.

Mais ce n’est pas parce que l’EMA l’autorise que tous les pays pratiqueront la vaccination aussi jeune. "En Belgique, il n’y a pas encore de décision qui a été prise pour savoir si oui ou non cette vaccination (des enfants) va être recommandée", a-t-elle encore précisé.

Déjà des enfants vaccinés en Belgique ...

Mais cette autorisation clarifie certaines pratiques. En effet, à l'Hôpital des enfants, "on vaccinait déjà les enfants avec comorbidités qui eux avaient un intérêt à être vaccinés" avant même cette autorisation, révèle-t-elle. "Je pense qu'une autorisation serait bénéfique à des enfants souffrant de comorbidités, donc des facteurs de risque, ou pour protéger des membres plus fragiles de leur famille", estime également Dimitri Vanderlinden, pédiatre infectiologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc.

Quant à savoir si on a assez de recul, elle concède que "c’est vrai qu’il y a peu d’études qui les concernent", concède-t-il. Peu, c’est-à-dire seulement une ... "Il y a une étude qui est sortie chez les 12-16 ans qui concerne environ 2600 patients aux Etats-Unis, mais on n’a pas autant de recul que ce qu’on a chez les adultes. Raison pour laquelle on attend encore d’avoir des données supplémentaires, on attend de voir ce que l’EMA dira pour l’Europe également."

Certains envisagent de le faire sans attendre l'avis de l'EMA, comme l'Allemagne qui a pris la décision hier. Les adolescents pourront demander un rendez-vous pour se faire vacciner à compter du 7 juin, quand prendra fin le système donnant la priorité aux plus âgés, aux malades chroniques ou aux professions les plus exposées. De plus, "le Canada et les Etats-Unis vaccinent déjà les 12-15 ans donc on s’attend à avoir des données plus solides et en plus grand nombre dans les semaines et dans les mois qui viennent", a encore expliqué Anne Tilmanne.

Pas indispensable à l'immunité collective

Vacciner les jeunes est-il indispensable pour obtenir une immunité collective ? Non, selon le pédiatre Dimitri Vanderlinden. "Les jeunes représentent 20% de la population. Si les adultes adhérent à la vaccination, on devrait aboutir à une immunité collective", indique-t-il.

La vaccination des jeunes se pose d'autant plus que selon l'OMS, seul un "petit groupe de pays" accaparent les vaccins contre le Covid. "Plus de 75% de tous les vaccins ont été administrés dans seulement 10 pays", a ainsi affirmé le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l'ouverture de la réunion annuelle des membres de l'agence sanitaire des Nations Unies.


 

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