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Violences conjugales: témoins ou proches, comment réagir ?

 
 

En Belgique, 1 femme sur 4 est victime de violences conjugales. Comment signaler et aider une personne confrontée à cette situation ? Jean-Louis Simoens, coordinateur de "ligne écoute violences conjugales", vous informe.

Qui peut appeler la ligne "Écoute violences conjugales"?

"C’est un service destiné en premier lieu aux victimes de violences conjugales. Il faut savoir que c’est un service gratuit et anonyme, et que des professionnels accueillent ces appels. Mais il s’adresse aussi aux auteurs de violences conjugales, aux proches, et à toute personne concernée de près ou de loin par cette problématique. Les confinements successifs nous ont montré qu’il y avait une nouvelle préoccupation des proches qui se sont trouvés en difficulté à ce moment précis. Ces personnes se sont retrouvées confinées, donc éloignés de leurs proches victimes de violences conjugales, la mesure ne pouvait donc plus être prise. Des personnes pas nécessairement très proches nous ont appelés, comme des collègues, des amis, mais aussi des membres de la famille bien entendu. Nous avons eu un nombre d’appels très importants pendant le confinement de la part de ces proches. Cette proximité n’étant plus possible, il n’y avait plus de mesures de l’état dans lequel se trouvait la personne."

Si l’on soupçonne une connaissance d’être confronté à des violences conjugales, que doit-on faire ?

"Aller parler de manière frontale à la personne concernée n’est pas une mauvaise manière, mais la première chose à faire est de s’informer sur la question. J’ai l’habitude de dire que tout le monde condamne les violences conjugales. Mais que lorsqu’on commence à en parler en famille, entre amis, entre collègues, il s’agit d’une problématique sensible qui génère des tensions. 

Avant d’aborder un proche en difficulté, j’invite les personnes à se renseigner auprès du site ecouteviolenceconjugale.be qui est un site sur lequel on retrouve une grande quantité d’informations qui peuvent nous outiller sur la bonne attitude à adopter. Je dirais aussi que la première chose qu’une personne qui souhaite aide une personne susceptible d’être victime puisse faire, est de lui montrer qu’elle est sensible à sa situation. Lui montrer qu’elle perçoit quelque chose qui n’est pas habituel. Il y a plusieurs manières de faire, mais il faut poser des questions, ne jamais juger, et surtout écouter ce que la personne met en mot. 

Planter une graine, en se rendant disponible est une bonne idée, car cela signifie proposer son aide sans l’imposer, et sans que cette aide soit conditionnée. Par ailleurs, je souhaite partager une expérience qui m’a été évoquée il y a quelques jours par une victime. Elle m’a dit "une amie était consciente de ma situation. Je lui en parlais peu, car c’est très difficile d’en parler. Un jour, cette amie m’a remis une enveloppe avec la clé de sa maison, sans rien me dire ni me demander. Je savais alors qu’à tout moment, je pouvais aller dans cette maison. Et puis un jour, des mois plus tard, j’ai utilisé cette clé. Pour moi, cette clé symbolise la clé de la liberté. Cette amie ne m’a jamais rien demandé."

On peut appeler le 0800/30.0.30 si on est proche et qu’on s’interroge sur la manière d’aider la personne ?

"Tout à fait, ce numéro s’adresse aux personnes en difficultés, aux personnes proches et aux personnes qui souhaitent avoir une attitude adéquate, ce qui est toujours compliqué et difficile. Les itinéraires des victimes de violences conjugales sont toujours chaotiques, non linéaires, et jamais attendus. Alors quand on se présente pour offrir son aide, on a toujours l’impression de ne pas avoir dit les choses comme il le fallait. La ligne d’écoute et donc un excellent support pour être assisté de manière anonyme."

Écoute violences conjugales : 0800/30.0.30

 


 

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