Infrabel a dévoilé jeudi, à Flawinne, son nouveau dispositif préventif pour limiter l'impact des conditions hivernales sur le trafic. Le gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire testera un gel anti-givre sur la caténaire, le câble d'alimentation électrique des trains.
Chaque année, les conditions hivernales pénalisent le réseau ferroviaire belge, notamment en déposant une couche de givre sur la caténaire. Celle-ci agit alors comme un isolant, ce qui occasionne des dysfonctionnements au niveau de l'alimentation électrique des moteurs de train, voire une mise en sécurité des motrices ou même leur immobilisation. Un phénomène qui a généré 80 heures de retards cumulés l'année dernière selon Infrabel.
Après s'être intéressé aux méthodes déployées en Europe, dont la plupart sont déjà appliquées en Belgique, le gestionnaire de l'infrastructure a choisi de tester un traitement venu d'Italie qui prévient la formation de givre grâce à un gel pour une durée d'un mois. "Un convoi composé d'un dispositif installé sur un wagon plat et guidé par une caméra-laser, tracté à 30 km/h, pulvérisera de nuit, sur la caténaire mise hors tension, un mélange d'huiles minérale et végétale en partie biodégradable", a expliqué le porte-parole d'Infrabel. Le dispositif qui pulvérise le produit est une sorte de pistolet.
Test sur une ligne avant une éventuelle généralisation
Pour mener à bien ce test, une zone sensible au phénomène, comprise entre Jemelle et les frontières luxembourgeoises et françaises via Arlon et Athus, ainsi que l'axe Bertrix-Libramont, a été retenue. L'opération sera menée de 5 à 6 reprises sur ces 200 kilomètres de caténaire pour un montant global de 300.000 euros.
Si le test s'avère concluant, le procédé pourrait être mis en application dès l'année prochaine à plus large échelle, toujours sur des portions ciblées.
La solution actuelle n'est pas optimale
Jusqu'ici, Infrabel utilise une méthode curative qui consiste, en fin de nuit, à faire circuler des trains munis d'un pantographe doté d'un frotteur en acier qui racle le givre sur leur passage. Toutefois, celle-ci a le défaut d'engendrer une usure prématurée du cuivre présent sur la caténaire.
Parmi les autres phénomènes perturbant le trafic ferroviaire, Infrabel a également pointé la perte d'adhérence des trains, principalement dans les zones au relief prononcé. En période hivernale celle-ci est occasionnée par l'humidité ainsi que les chutes de feuilles mortes. L'an dernier le phénomène a engendré 220 heures de retard. Pour éviter cela, Infrabel dispose sur la crête des rails, à l'aide d'un train, un mélange de fécule de pommes de terre, de grains de sable et de particules métalliques. Ce dispositif sera renforcé cette année avec la mise en service annoncée d'un nouveau train entre Ciney et Arlon. Les zones de démarrage et de freinage des trains seront plus particulièrement ciblées.
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