Gros plan sur un phénomène très en vogue. Chaque jour en Wallonie et à Bruxelles, des dizaines d'automobilistes font gonfler la puissance du moteur de leur voiture. L'idée est d'acheter une cylindrée plus petite et d'ensuite optimiser le moteur pour au final payer moins de taxes. Si l'opération n'est pas déclarée aux autorités, elle devient illégale.
Pablo nous présente son bolide. A la base, il a un moteur de véhicule d'entrée de gamme, le moins cher de la marque mais, il a voulu lui redonner des couleurs. Sa cylindrée (1,6 litre - 104ch) est montée à 210ch.
"Elle a beaucoup plus de reprise, de puissance et d'accélération. La voiture était un "veau" et maintenant, c'est une chouette voiture à conduire", explique-t-il.
Son choix est évidemment stratégique. Il n'a pas les moyens de s'offrir une voiture de sport et puisqu'il ne l'a déclare pas, il évite une fameuse taxe. Pour un véhicule neuf basé sur sa puissance d'origine, Pablo paye 123 euros alors que logique cette facture unique s'élèverait à 4957 euros.
Pour reprogrammer un moteur, il existe toute une série de professionnels qui ne se cachent pas. Site internet et atelier avec pignon sur rue, voici celui de Raphaël. Plusieurs voitures par jour, c'est un secteur qui cartonne. Il le sait, ses clients veulent être discrets. Ses solutions le sont donc aussi.
"Au niveau d'une reprogrammation, à l'oeil nu, on ne voit rien du tout, ni même au contrôle technique. Tout ce qu'on voit, c'est quand on amène un élément extérieur, qu'on peut enlever", confie Raphaël.
Aucune trace mais, ce n'est pas pour autant sans risques. Sans en informer la compagnie d'assurance, elle pourrait très bien de ne pas indemniser l'automobiliste, en cas d'accident. Et le service public de Wallonie dresse des amendes qui vont entre 100 et 1250 euros.
"La première chose à faire est de se rendre au contrôle technique pour que les informations sur la modification en terme de kilowatt du moteur soit transmise à la DIV qui nous en informe ensuite le département fiscale du service public de Wallonie", indique Nicolas Yernaux, porte-parole du SPW.
Autre danger, plus structurel, la voiture n'est peut-être pas conçue pour autant de puissance. La reprogrammation électronique ne se fait pas par hasard et doit tenir compte des limites du véhicule.
Vos commentaires