Si les modes de transports alternatifs se développent de plus en plus, le mélange entre les piétons, les vélos, les trottinettes et les voitures ne fait pas forcément bon ménage. Ce qui crée souvent de vives tensions. Certains en viennent même aux mains. Deux pistes pour améliorer cette situation: adapter les infrastructures et mieux faire respecter le code de la route.
Les moyens de transport se multiplient en ville, mais la cohabitation ne se fait pas toujours de manière pacifique. Certains usagers en viennent aux mains. Et quand on évoque la mobilité dans les grandes villes, on sent souvent une certaine nervosité. Même parfois celle d’un conducteur de tram un peu pressé:
"C'est devenu l'anarchie totale"
Avec la multiplication des vélos, des trottinettes, des bus et trams, des voitures bien sûr, chacun a en tête une mauvaise expérience. Notre équipe de journalistes est allée dans les rues de Bruxelles ce vendredi pour tendre son micro aux concernés. "Ca m'est arrivé parfois de taper sur un capot ou un carreau, car effectivement parfois on est dans des situations où on a peur," explique un cycliste. Un taximen enchaîne: "En tant qu'usager de la voiture, on respecte le code de la route, sinon le policier est là. Pour les vélos et le reste, il n'y a rien. Il n'y a aucune réglementation. On a l'impression qu'ils font ce qu'ils veulent. C'est devenu l'anarchie totale." Un utilisateur de trottinette reconnait lui utiliser les trottoirs: "Il y a des piétons, mais je klaxonne."
Une pétition lancée en ligne
Quand il s'agit de mobilité, c’est souvent le 'eux face à nous. Lui, face à moi.' Il y a une semaine encore à Bruxelles, un homme a demandé à une voiture qui arrivait à tout allure de ralentir car il traversait la rue. Cinq jeunes gens sont sortis du véhicule et l’ont frappé. C’est suite à cette agression que Jan, a décidé de lancer une pétition qu’il remettra au gouvernement bruxellois. "On ne peut pas accepter des agressions, ni verbales, ni physiques. Tout le monde peut faire des erreurs dans le trafic. Mais ici, ce n'est pas une erreur, on parle de gens qui agressent avec leur voiture", dit Jan.
Des sanctions plus nombreuses ?
La pétition a déjà recueilli 1500 signatures, soit autant de demandes pour une ville et une vie en commun plus apaisée. Car la nervosité gagne tout le monde. Devant une école de Molenbeek par exemple, malgré les panneaux signalant une zone 30, camions et voitures roulent beaucoup plus vite. Et la cohabitation est difficile aussi entre usagers faibles sur le trottoir aménagé. Charlotte est maman d’élève. Elle raconte que "les piétons se sentent oppressés par les cyclistes, les cyclistes par les voitures. Et les cyclistes et les voitures par les camions." Mais que faire alors pour permettre à chacun de se déplacer en toute sécurité et sans stress ? Benoit Godart, porte-parle de Vias, lance des pistes: "Un, davantage de solutions de mobilité alternative. Etendre les lignes de bus par exemple. Deux, prendre des places de parking, des bandes de circulation et les rendre aux cyclistes et aux piétons, ce qui n'est que pure logique."
Aménager l’espace public pour un meilleur partage mais aussi davantage de sanctions pour ceux qui ne respectent pas le code de la route et ce quel que soit le moyen de déplacements. Les brigades cyclistes jouent à ce titre, un rôle de plus en plus important dans l’application du règlement.
Vos commentaires