Depuis le début de l'épidémie du coronavirus, les médecins généralistes belges sont très sollicités, que ce soit par des patients inquiets ou par les autorités sanitaires. En première ligne, leur rôle est essentiel. Raison pour laquelle ils reçoivent régulièrement des "procédures" officielles pour harmoniser les prises en charge.
Ce mercredi 11 mars, la "procédure pour les médecins généralistes en cas de suspicion de maladie COVID-19" a subi des "modifications majeures", comme l'indique ce document officiel émanant du ministère de la santé. Ces modifications concerne la disparition de la notion de voyage dans une zone à risque, le diagnostic par téléphone et le fait de ne plus rendre obligatoire le prélèvement.
Un "cas possible" est une personne chez laquelle des symptômes d’infection aiguë des voies respiratoires inférieures ou supérieures apparaissent ou s’aggravent lorsque le patient a des symptômes respiratoires chroniques. Un 'cas possible' doit contacter son médecin par téléphone, qui effectuera un genre de diagnostic à distance.
Si le patient présente des symptômes légers, il est "mis en isolement à la maison jusqu'à disparition des symptômes". Le médecin doit également lui demander s'il a été en contact étroit avec un professionnel de la santé (contact familial ou cohabitation), et si c'est le cas, le patient doit prévenir cette personne. Le médecin doit établir un certificat d'incapacité de travail avec sortie interdite, pour 7 jours. Il donne un traitement et des recommandations d'hygiène. Pas de prélèvement requis, mais le patient doit rappeler le médecin si son état s'aggrave.
Si le patient présente des symptômes sévères, avec un risque élevé, le patient doit être hospitalisé. Le médecin généraliste prévient les ambulanciers et l'hôpital de l'arrivée du patient avec le message: "COVID-19 possible avec situation clinique préoccupante". Si le médecin n'est pas sûr de la gravité et qu'un examen est nécessaire, il peut le faire lui-même (avec matériel adéquat). S'il n'a pas de matériel, il envoie le patient dans un lieu de triage (organisé par cercle de médecine, les hôpitaux ou les communes).
Si un 'cas possible' se rend spontanément dans un cabinet, il sera "isolé" et "le médecin généraliste appliquera les mesures de protection pendant la consultation (masque chirurgical ou distance de 1,5 mètre).
Et pour le médecin ?
Voici les mesures que DOIT prendre un médecin qui ausculte un 'cas possible':
- Donnez un masque chirurgical au patient (le virus se transmet par gouttelettes sur +/- 1,5 m, ne reste pas en suspension dans l’air).
- Portez un masque chirurgical et des gants si vous examinez le patient.
- Lavez-vous les mains après la consultation avec du savon ou utilisez une solution hydroalcoolique.
- Désinfectez votre stéthoscope, ou tout autre matériel médical en contact avec le patient.
- Désinfectez les surfaces (table d’examen, poignée de portes, table…) par le désinfectant que vous utilisez habituellement (le coronavirus est sensible à tous les désinfectants).
Et si le médecin tombe malade, ce qui peut arriver, il devra envoyer un échantillon pour le diagnostic du COVID-19 à l'hôpital. En attendant les résultats, il restera en isolement à domicile. S'il est positif, il sera isolé 7 jours de plus, jusqu'à disparition des symptômes.
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