Trois quarts des candidats bruxellois souhaitant travailler à Brussels Airport sont recalés au test de sécurité de la police fédérale. Il s'agit pourtant de personnes ayant pu produire un certificat de bonne conduite qui avaient trouvé un employeur, mais on leur a refusé la délivrance d'un badge d'accès à l'aéroport en raison de risques de sécurité supposés.
Les Bruxellois discriminés?
Le ministre bruxellois de l'Emploi, Bernard Clerfayt (DéFI) a confirmé mercredi, en commission du parlement bruxellois, ces informations évoquées par la députée Hilde Sabbe (One-Brussels - sp.a) sur foi d'une visite de travail effectuée à l'aéroport en novembre dernier. Selon Bernard Clerfayt, les entreprises, principalement du secteur de la logistique, installées sur le site de l'aéroport national, indiquent déjà que depuis quelques mois, 50 à 75% des requêtes d'accréditations permanentes de sécurité refusées concernent des travailleurs provenant de la Région bruxelloise. Le ministre a ajouté que ces candidats ont en général complété l'envoi d'un acte de candidature d'un certificat de bonne vie et mœurs.
Aucune raison n'est avancée
M. Clerfayt a précisé ne pas connaître les raisons de ces refus de la police fédérale. Seuls 2% des candidats auxquels on a refusé un badge ont introduit un recours contre cette décision. Toujours d'après le ministre, les entreprises ont pris en considération l'ensemble des personnes sélectionnées comme de bon(ne)s candidat(e)s. Certain(e)s ont commencé à travailler dans le cadre de contrats à durée déterminée. C'est habituellement l'entreprise qui introduit la demande de badges de sécurité.
"Inadmissible"
La police fédérale répond dans un délai de cinq semaines. En cas de réponse négative, l'entreprise doit mettre fin au contrat. Si l'on en croit M. Clerfayt, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort a demandé à l'organisme régional Bruxelles Prévention et Sécurité (BPS) de prendre contact avec la police fédérale pour vérifier quels sont les moyens de donner plus de possibilités aux habitants de la capitale d'accéder à des emplois à l'aéroport, sans mettre la sécurité en danger.
Le ministre Clerfayt a souligné qu'il n'avait pas accès au contenu des dossiers, pour des raisons de respect de la vie privée. Il a souligné que la question méritait également d'être posée au parlement fédéral pour savoir sur la base de quels éléments la police fédérale et la Sûreté de l'État prenaient leurs décisions. Selon Hilde Sabbe, "il semblerait bien que le code postal du candidat pèse dans la décision d'embaucher à l'aéroport, ce qui est inadmissible".
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