Les nouvelles mesures annoncées par la Première ministre le 24 juin sont une lueur d'espoir pour une partie du monde culturel. Comme le reste du secteur, le Brussels Comedy Club a été très touché par la crise du coronavirus. Le collectif espère survivre à cette catastrophe en reprenant ses activités. Le 3 juillet, plusieurs artistes pourront remonter sur scène pour redonner le sourire au public.
"Après trois mois de confinement, le Brussels Comedy Club reprend ses activités", débute Mohammed Saadane via le bouton orange Alertez-nous. Le Bruxellois qui fait partie des fondateurs de ce projet nous explique que son comedy club avait à peine un an lorsque la crise du coronavirus a frappé le pays, forçant l'équipe à tout arrêter subitement. Pourtant, le concept qui englobe "des festivals, des scènes ouvertes et des soirées standup" était bien parti, nous confie l'administrateur. "En un an, il y a eu dix évènements", précise l'homme qui a mis tout son coeur dans cette initiative...
Il y a deux ans, Mohammed est revenu en Belgique après avoir vécu 7 ans en Thaïlande. Ce dernier et ses partenaires souhaitent mettre en avant les talents belges en organisant des spectacles dans la capitale. Grâce à des têtes d'affiche internationales, ils veulent permettre à des artistes peu connus de sortir de l'ombre.
"On s'est senti délaissé"
Mais juste avant un évènement qui devait avoir lieu le 15 mars, tout s'est arrêté... Le monde du spectacle a été très impacté par les mesures imposées par le gouvernement. "C'était horrible. On avait un très gros festival qui était prévu pour le 15 mars avec 14 humoristes. Trois événements ont été annulés. On nous a annoncé que le festival du 15 mars et l'événement du 13 avril ne pourraient pas avoir lieu. Tout était prêt, on était sold out, mais malheureusement tout a été annulé", raconte le Bruxellois de 38 ans.
"On s'est senti délaissé. C'était très dur. On a perdu énormément. On est à plus de 47.000 euros de perte sur les trois derniers événements. On a reçu aucune autre aide en dehors des 4000 euros (de prime de la région bruxelloise). Ça ça ne couvre rien du tout. On souffre beaucoup", avoue-t-il.
Une lueur d'espoir
Heureusement, la phase 4 du déconfinement de la Belgique est entrée en vigueur le 1er juillet, comme cela a été annoncé par la Première ministre Sophie Wilmès au terme de la réunion du dernier Conseil national de Sécurité (CNS) le 24 juin. Les événements peuvent désormais accueillir 200 spectateurs à l'intérieur en respectant les règles sanitaires.
Une lueur d'espoir pour Mohammed et ses partenaires qui comptent bien se battre pour que leur projet vive. Le 3 et 4 juillet, le Brussels Comedy Club sera donc de retour avec un spectacle intitulé "les Masques du Rire", un titre qui n'est pas sans rappeler la situation que le monde traverse.
"On a fait faire des masques customisés, car on ne pourra pas voir les gens rigoler. On a fait des masques en tissus avec des smileys qui seront offerts à l'entrée de la salle. On les a fait faire spécialement pour cet évènement", nous confie l'organisateur. "On essaie de s'adapter au déconfinement de manière assez rigolote", ajoute-t-il.
"Une société privée viendra disposer du gel hydroalcoolique pour les clients avec des senteurs spéciales. Au niveau des réservations, on a les adresses et les numéros des personnes et on respecte les distances entre chaque groupe. Les places sont limitées", assure le Belge.
"On le fait à perte"
Mohammed nous précise que l'événement qui aura lieu au Claridge à Saint-Josse-ten-Noode réunira des humoristes, mais aussi des artistes de différentes disciplines.
Le Bruxellois ajoute que les têtes d'affiche du spectacle sont les Français Wahid Bouzidi, Samia Orosemane et le Belge David Ou Pas, mais que, comme le veut le concept du Brussels Comedy Club, d'autres artistes moins connus auront l'occasion de se produire sur scène. "On veut proposer un événement familial, accessible à tout le monde. On essaie de mettre en avant des artistes qui ne sont pas forcément mis à l'honneur", précise l'organisateur.
Mais selon le trentenaire, ce spectacle ne sera pas rentable car la salle ne pourra pas être remplie à cause des mesures sanitaires."On le fait à perte", affirme-t-il. "Organiser un événement pareil a un coup énorme, mais on le fait quand même pour montrer qu'on n'est pas mort, et que la culture est toujours là. Et les gens ont besoin de sortir, de rigoler et de se sentir vivants", conclut Mohammed Saadane.
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