"Pourquoi cette invasion de cousins ce soir, c'est hallucinant ! Serait-ce le temps ?", demandait une personne qui habite à Philippeville il y a quelques temps grâce au bouton orange Alertez-nous. C’est une question qui revient souvent, à cette période de l’année. L’année dernière déjà à la même époque, nous publiions un article sur la présence massive de ces insectes à proximité des habitations.
Les cousins, le mot familier pour nommer les tipules que cette personne a photographiées, viennent chercher refuge, avec les températures qui baissent, en rentrant dans les habitations ou en se posant sur des murs exposés à la chaleur. Leur présence relativement massive – il peut s’en rassembler plusieurs centaines – est donc bel et bien liée au temps qu’il (a) fait, comme suggéré plus haut.
Qu’en est-il des conséquences de l’évolution du climat ? "Il y a un lien entre l'évolution du climat et le cycle de ces insectes et leur abondance", estime Frédéric Francis, doyen à la faculté d’Agro-Bio Tech à Gembloux et responsable de l’unité d’entomologie. "Il y a toujours une génération par an, mais on constate un allongement au niveau de la durée d'activité. Quand le printemps est chaud, cela donne coup de boost au niveau du développement des insectes qui peuvent ainsi arriver plus tôt. Et quand on se retrouve avec d'autres périodes de chaleur, avec des fins d'été où il faut encore très chaud, on augmente encore la plage d'observation".
La Tipule passe la mauvaise saison au stade larvaire. "Elle descend en profondeur dans le sol. Et lorsqu’au printemps, la nouvelle végétation repousse, la larve, qui est phytophage – elle se nourrit de végétaux – mange des racines". Elle passe alors au stade de "pupe", un stade intermédiaire par lequel la larve passe avant de devenir adulte. "Les adultes sortent à partir de la fin mai jusque maintenant [début octobre, ndlr]", détaille le spécialiste.
Les insectes adultes comme ceux photographiés ci-dessus ont une durée de vie de quelques semaines seulement. Ils vont profiter de ce moment pour pondre quelques centaines d’œufs… par semaine. Et de ces œufs, éclosent des larves. "Les larves descendent dans le sol et vont se mettre au ralenti avec les températures qui diminuent. Puis avec l’activité au printemps, elles vont remonter". Et le cycle est bouclé !
Il existe plusieurs dizaines d’espèces de tipules, et les deux principales que l’on observe chez nous s’appellent la Tipule des champs et la Tipule potagère. La Tipule, si elle ressemble au moustique, ne se nourrit pas de sang comme sa cousine. Elle n’est pas nuisible au stade adulte et n’est dommageable qu’au stade larvaire, lorsqu’elle consomme des racines.
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