Les expériences qui utilisent des chiens entraînés à détecter par l'odorat les personnes contaminées par le nouveau coronavirus donnent des "résultats prometteurs", mais il faut en "compléter l'évaluation scientifique" et "définir des règles de bon usage", estiment lundi les Académies vétérinaire et de médecine.
"Les premiers résultats obtenus par une équipe allemande" de l'université vétérinaire de Hanovre "et une équipe française" de l'école nationale vétérinaire d'Alfort, "montrent que des +chiens renifleurs+ entrainés sont capables de reconnaître une odeur spécifique" de cette maladie infectieuse "correspondant à un ensemble de composés organiques volatils spécifiques ou d'autres substances métaboliques produites par l'organisme malade", indiquent l'Académie nationale de médecine et l'Académie vétérinaire de France dans un communiqué.
Les deux académies encouragent "le développement de ce nouveau test afin de le mettre en oeuvre dans les meilleurs délais".
En effet, "devant l'accroissement des demandes de tests de détection", "l'utilisation de +chiens renifleurs+ permettrait de réduire les délais encore trop élevés pour l'obtention d'un dépistage par RT-PCR" - le seul test actuellement homologué, qui nécessite une analyse en laboratoire pour rechercher la présence du matériel génétique du virus dans un échantillon prélevé dans les narines du patient -, "en particulier chez les cas suspects et les contacts".
Mais avant d'envisager un tel déploiement, elles recommandent "de compléter l'évaluation scientifique" de ces tests olfactifs pour "en préciser les performances" (la proportion de résultats erronés, faux-positifs ou faux-négatifs, n'est-elle pas trop élevée?).
Il faudrait également "identifier (...) la ou les molécules spécifiques du Covid-19" dans l'ensemble de composés que les chiens reniflent, "sécuriser la présentation des échantillons à analyser" (dans les expériences menées dans plusieurs pays, les chiens hument généralement des compresses appliquées sous le bras des volontaires, pour qu'elles s'imbibent de leur sueur) et "définir les règles de bon usage de ce type de test", ajoutent les deux académies.
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