"Un écureuil dans sa belle robe rousse, avec sa queue en panache gît éventré sur la route du Condroz, un spectacle malheureusement fréquent qui ne semble émouvoir personne. Je ne le verrai plus danser de branche en branche, d’arbre en arbre dans le bois derrière chez moi. Son ballet quotidien était un plaisir sans cesse renouvelé dont on ne pouvait qu’être émerveillé. Chaque année, sur le tarmac en face de la maison on ne peut que compter leurs dépouilles laminées", témoignait Viviane, une habitante d'Angleur (Liège) attristée, le 12 juin dernier via notre bouton orange Alertez-nous. Vous êtes sans doute nombreux à, comme elle, déjà avoir vu un écureuil écrasé sur la route. Au-delà du sentiment de tristesse pour le sort de ces pauvres animaux qui finissent sous les roues des voitures, doit-on s'inquiéter pour la population de ce splendide rongeur arboricole dans notre pays ? Nous avons appelé les régions bruxelloise et wallonne. Il en ressort que l'espèce n'est actuellement pas en danger. Sa population peut toutefois fortement varier d'une année à l'autre en fonction des intempéries ou de maladies virales.
"Les populations d’écureuil ont de nouveau augmenté. C'est une bonne nouvelle après les rapports inquiétants des années 1960 et 1970 lorsque l'espèce était en danger d'extinction. L'augmentation de la population est en grande partie le résultat d'une meilleure protection axée sur les espèces et d'une gestion appropriée des espaces boisés", nous rapporte Pascale Hourman, la porte-parole de Bruxelles-Environnement.
En Wallonie, Vinciane Schockert, biologiste au SPW Environnement, explique que voir beaucoup d'écureuils écrasés peut aussi se traduire par le fait que la population est importante. En général, les jeunes écureuils, moins expérimentées, sont davantage victimes des accidents de la route. A peine âgés de 2 mois et demi, ils doivent quitter le territoire de leur mère qui se prépare déjà à une nouvelle portée (les écureuils peuvent avoir jusqu'à trois portées par an) pour se trouver un territoire à eux (les écureuils sont très territoriaux, chacun contrôlant une zone de quelques hectares). C'est en particulier lors de cette émigration que les petits inexpérimentés sont amenés à devoir traverser des routes, parfois au péril de leur vie. Le danger pour les écureuils résident donc dans des zones où les espaces boisés sont extrêmement "défragmentés", ce qui les obligent davantage à traverser des routes pour passer d'un bosquet à un autre.
Pour réduire les risques, une installation appelée écuroduc est utilisée dans différents pays à des endroits de passage fréquentés. Il s'agit d'une sorte de pont de cordes tendu entre deux arbres de part et d'autres de la route. En Wallonie, il n'y en a pas encore à notre connaissance. A Bruxelles, il en existe un à Jette comme montré par cette photo.
Voici une vidéo sur les écuroducs:
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