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Michael ne peut plus revendre ses canaris sur 2ememain.be depuis la nouvelle loi: "J'en fais quoi, des brochettes?"

Michael ne peut plus revendre ses canaris sur 2ememain.be depuis la nouvelle loi: "J'en fais quoi, des brochettes?"
 
 

Michael est éleveur amateur de canaris et inscrit ses oiseaux à des concours de beauté. Chaque année, il a une dizaine de canaris à revendre. Mais il ne peut plus le faire sur les sites habituels depuis l'introduction de la nouvelle loi wallonne sur la vente d'animaux domestiques. Son problème sera bientôt résolu par l'arrivée d'un site internet officiel wallon qui permettra aux éleveurs de procéder à la revente d'animaux.

Cela fait des années que Michael, éleveur amateur, vend ses canaris excédentaires sur le site de petites annonces 2ememain.be. "Je fais partie d'un club d'ornithologie, je paye des cotisations pour cette activité, mes oiseaux sont bagués. C'est juste que sur la vingtaine d'oiseaux qui naissent dans mon élevage, une dizaine ne peut participer à des concours. Ceux-là je les revends. Pas pour gagner de l'argent, juste pour en perdre un peu moins. A dix euros le canaris, on parle d'une centaine d'euros", explique-t-il. Mais depuis le mois de juin, ce genre de pratique n'est plus autorisé en Wallonie. Une nouvelle loi interdit de vendre des animaux sur Facebook, via des petites annonces sur des sites ou via des toutes boîtes. Il faut obligatoirement passer par un refuge ou un site spécialisé. "Désormais les sites retirent systématiquement les annonces. Plus moyen de vendre mes canaris. Je vais en faire quoi ? Des brochettes ? Je ne peux quand même pas tous les garder", se plaint l'amoureux des oiseaux.


Pas la même règle en Wallonie et en Flandre

Petra Baecke, la porte-parole du site 2ememain.be confirme: "A côté de chaque annonce il y a un bouton 'Signaler un abus'. Nous recevons de nombreux signalements pour des ventes d'animaux. Si l'animal est vendu en Wallonie, alors nous enlevons systématique l'annonce. Nous avons aussi indiqué cela dans les conditions d'utilisation de la plate-forme."

Une différence de loi entre Flandre et Wallonie accentue l'agacement de Michael. La règle n'est en effet pas la même pour tout le monde dans notre petit pays coutumier de ce genre de situation: "En Flandre il n'est pas interdit de mettre des animaux en vente sur des sites. La règle n'a pas changé. Du coup les Wallons peuvent... les acheter en Flandre", regrette-t-il, sans que cela ne remette en cause son approbation de cette loi créée pour le bien-être animal: "Je ne suis pas contre cette loi, je la comprends. Les gens achètent des chiens sur un coup de cœur ou par effet de mode. C'est moins le cas avec des canaris."


Le ministre Carlo Di Antonio: EASY-AGRI.be, un site officiel wallon de revente pour les éleveurs

Le gouvernement wallon reconnaît les deux problèmes. "Nous sommes effectivement embêtés que la Flandre n'ait pas suivi. Elle disait aussi vouloir adopter des règles dans ce genre mais rien n'évolue dans ses textes", déplore le ministre en charge du bien-être animal, Carlo Di Antonio.

Si un Wallon peut donc acheter un canari sur un site de petites annonces flamand, Carlo Di Antonio rappelle que l'inverse n'est pas vrai: "Un Flamand qui vendrait sur un site wallon serait en infraction."

Concernant la revente des animaux en Wallonie, le gouvernement a préparé une solution concrète pour des gens comme Michel: un site internet officiel pour la vente d'animaux par des éleveurs. Son adresse: www.easy-agri.be. Cette plateforme n'a pas encore été lancée et est encore en phase de test. "Nous avons créé notre propre site de revente. Un site officiel et gratuit géré par un collège de producteurs, pour les éleveurs qui n'auraient pas les moyens ou le temps de faire leur propre site."


Michel accueille l'arrivée de ce site internet avec beaucoup d'enthousiasme

Michel n'a pas encore été mis au courant de cette initiative. "Nous n'avons pas été informé d'un nouveau canal de revente." C'est normal. "Nous n'avons pas encore fait la publicité. Je dois reconnaitre que nous aurions dû mettre l'alternative sur le marché un peu plus tôt" reconnait le ministre.

Le site "permettra la revente d'animaux avec davantage de contrôle: des oiseaux, des poules, des moutons … Il faudra répondre à quelques questions et mentions légales, ce qui n'est pas le cas avec les sites d'annonce actuellement", détaille Carlo Di Antonio.

"C'est une bonne solution. S'il lance le site c'est excellent", estime Michael. "Même si c'est vrai que cela aurait dû être fait en même temps que la nouvelle loi, car en attendant, je ne sais pas quoi faire de mes oiseaux alors que je veux qu'ils aient une belle vie chez un autre éleveur et soient bien soignés!"


 

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