Nancy a repéré un bel oiseau blanc au fond de son jardin, à Blaton dans le Hainaut. Elle nous a envoyé cette photo via le bouton orange Alertez-nous afin que nous l’aidions à l’identifier. Nous l’avons soumise à Corentin Rousseau, directeur de la LRBPO, la ligue royale belge pour la protection des oiseaux. Comme nous le rappelons toujours dans ce genre de cas, l’identification sur base d’une photo n’est jamais aisée, car selon la qualité du cliché, on peut ne pas avoir toutes les informations nécessaires, mais dans ce cas, il devrait s’agir d’une grande aigrette, un oiseau plutôt grand (jusqu’à 2 mètres d’envergure). "Elle était très rare il y a encore 20 ans, mais cette espèce est plus présente depuis une dizaine d’années en Belgique et a niché pour la première fois en 2012 en Wallonie", précise le spécialiste.
A quoi sert son très long cou?
La grande aigrette ressemble au héron cendré, elle est d’ailleurs issue de la même famille (les ardéidés). "Elle a aussi un très long cou, qu’elle va replier en marchant dans l’eau ou dans les prairies, et qui va agir comme un ressort pour pêcher ou attraper une proie". L’oiseau se nourrit de poissons, d’amphibiens mais aussi de petits mammifères. "On les trouve parfois dans les jardins, parce qu’elles vont pêcher les petits poissons rouges, ou dans les prairies, voire le long de l’autoroute, où elles chassent plutôt des musaraignes et des campagnols".
Seuls un ou deux couples nichent chez nous
C’est la première fois que Nancy observe cette espèce, nous dit-elle. "Elle est bien présente dans la région de Blaton, surtout grâce aux réserves naturelles proches du marais d’Harchies", nous dit Corentin Rousseau.
La grande aigrette est toute blanche (là où le héron cendré sera plus grisâtre). Ces deux espèces vont nicher dans les grands arbres, en colonie. On compte plusieurs centaines d’individus qui passent l’hiver en Belgique, mais seulement un ou deux couples de grandes aigrettes viennent nicher chez nous.
D'autres espèces remarquables dans la région
Outre la grande aigrette et le héron cendré dont la présence est remarquable dans la région, Corentin Rousseau cite également l’aigrette garzette, plus petite que la grande aigrette, ou encore le héron garde-bœufs, lui plus petit, tout blanc, et qui suit les vaches pour attraper les insectes qui se déplacent avec elles.
Vous pouvez aussi faire part de vos observations
A noter que l'association de protection de la nature Natagora invite le public à recenser les oiseaux présents dans les jardins, le week-end des 4 et 5 février. "Grâce aux observations fournies par les dizaines de milliers de participants, nous en apprenons plus sur les mœurs des oiseaux et pouvons mieux les protéger", soutient l'association. Toute personne disposant d'un jardin est priée d'observer les oiseaux au moins une heure sur le week-end.
Les participants, qui doivent s'inscrire en ligne, peuvent ensuite tenter d'identifier les oiseaux, à l'aide de divers outils renseignés par Natagora. Les observations doivent par après être introduites sur internet. Les espèces les plus observées lors des précédentes éditions étaient les merles noirs, rouge-gorges, mésanges bleues et mésanges charbonnières.
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