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Nicolas met en garde contre une pratique désastreuse pour les petits chevreuils: "Si on le touche, on laisse une odeur"

Nicolas met en garde contre une pratique désastreuse pour les petits chevreuils: "Si on le touche, on laisse une odeur"
Image d'illustration / Pixabay VisionOfVictor
 
 

Nicolas a contacté notre rédaction afin de mettre en garde les promeneurs qui tomberaient sur des petits chevreuils. Ces animaux présents à l’état sauvage dans nos contrées mettent bas, généralement, autour de la fin du mois avril et du début du mois de mai, sauf exception. Les petits, appelés faons, sont donc présents dans la nature actuellement. "Le petit chevreuil n'a pas d'odeur, sa meilleure défense c'est de ne pas bouger pour que les prédateurs comme un chien par exemple ne le sentent pas. Si on le touche, on laisse une odeur et à ce moment-là sa mère risque de l'abandonner", prévient-il via le bouton orange Alertez-nous. "L'erreur que font souvent les gens c'est de croire que le faon est abandonné, alors qu'en réalité sa mère est partie manger et qu'en s'éloignant elle éloigne aussi les prédateurs. Cette pratique est véritablement désastreuse car les chances de survie des faons sont dès lors minimes", ajoute-t-il.


"Il se confond efficacement avec les broussailles"

Nous avons soumis ce message à Christian Bock, spécialiste des chevreuils auprès de l’association Natagora. Il nous précise que pendant près d’un mois, le petit ne dégage effectivement aucune odeur, et va rester en boule, immobile, couché dans la végétation. "Le faon au pelage marron, ponctué de dizaines de taches claires, se confond efficacement avec les broussailles et les hautes herbes du milieu forestier où il est né au début du printemps", de quoi se protéger efficacement contre ses prédateurs, bien que le chevreuil soit actuellement à l'abri de ses principaux grands prédateurs, le lynx et le loup.


"Il va développer une odeur particulière reconnaissable de loin par la mère"

Ce qui poserait donc problème, si on laisse une odeur sur le petit, c’est que la mère ne retrouve plus son faon. "Durant ce premier mois, la mère s’éloigne peu du petit faon, elle mémorise l’endroit où il se trouve et vient l’allaiter plusieurs fois par jour, son lait étant 2 fois plus nourrissant que celui de la vache. Pendant le mois qui suit la naissance, il va développer une odeur particulière reconnaissable de loin par la mère qui va de plus en plus se déplacer pour se nourrir. Pendant ce temps, le faon commence à manger des végétaux mais en l’absence de sa mère, il reste le plus longtemps possible couché dans les broussailles".


Un acte qui conduirait à la mort rapide du petit faon


C’est à ce moment qu’il serait potentiellement fatal de toucher un faon. Christian Bock indique qu’il est parfois repéré par un chien: "L’odeur du chien ou du promeneur masquerait celle du petit animal et sa mère ne le reconnaissant plus serait obligée de l’abandonner, complètement désespérée. Cet acte, au premier abord très compréhensible, conduirait donc à la mort rapide du petit faon". En effet, il ne serait pas encore capable de se nourrir tout seul.

Ce n’est qu’après 2 à 3 mois que le jeune faon sera préservé des dangers. "Il sera sevré et va accompagner sa mère dans tous ses déplacements. Il va petit à petit s’émanciper et se lancer, plein de fougue, dans sa vie d’adulte".


 

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