Sarah a fait une drôle de rencontre jeudi soir alors qu’elle promenait son chien en bord de Sambre, sur le chemin du halage. "Mon attention a été attirée par une espèce d’animal qui flottait à la surface de l’eau, et en y regardant bien il s’agissait d’un serpent, donc j’ai appelé une de mes amies pour être sûre que je n’avais pas une hallucination, et effectivement, quand on l’a sorti de là, on a bien vu que c’était un serpent d’une taille assez incroyable", nous explique-t-elle.
Ne surtout pas manipuler un tel animal, même mort
La jeune femme qui habite à Thuin a amené l’animal, qui semblait mort, chez un vétérinaire de la région, qui l’a identifié: il s’agit d’un boa constrictor. Toutefois, ce comportement n’est pas à encourager: cela aurait pu être dangereux, pour plusieurs raisons. Déjà, la température de cet animal s’adapte à celle de son milieu (on dit qu’il est poïkilotherme, mais on le qualifie d'animal "à sang froid" dans le langage familier). Il aurait pu être encore vivant. "Avant de dire qu’il est mort, il faut en être sûr, car il peut entrer en léthargie. Mais si le serpent flotte sur l’eau, avec le ventre à l’air, il y a de grandes chances qu’il soit mort", commente le vétérinaire Louis Naveau, qui a pris le reptile en charge et l'a confié à un garde forestier. L'animal va être envoyé à la faculté vétérinaire de Liège pour autopsie.
"Les reptiles peuvent transmettre à l’homme une trentaine de maladies"
Heureusement pour Sarah, le boa était bien mort. Le vétérinaire l’a toutefois manipulé avec des gants par précaution. Le lieutenant Lambrechts, pompier spécialisé dans le sauvetage et la capture des NAC et des gros animaux à la caserne de Charleroi (et formateur fédéral), met en garde, lui qui se protège systématiquement dans une tenue d’intervention complète: "Les reptiles peuvent transmettre à l’homme une trentaine de maladies, il faut éviter de les prendre en main".
La douleur provoquée par la morsure d’un serpent comme celui retrouvé par Sarah équivaut à celle provoquée par un chien. Mais le boa constrictor a une autre arme: il peut serrer sa proie jusqu’à ce que son cœur s’arrête.
La marche à suivre si vous trouvez un animal de ce type, même s’il ne vous semble pas vivant, est d’appeler les pompiers, nous dit le lieutenant Lambrechts, qui depuis 5 ans forme des hommes du feu de tout le pays à sauver et capturer ce type d’animaux.
Un boa avait été signalé
Il y a deux ans, un boa avait été signalé près du chantier naval à Thuin, nous dit le vétérinaire. Il pourrait s’agir de celui-là, sans certitude. Son origine? Probablement un particulier qui l’a acheté plus petit et qui, le voyant grandir, l’a abandonné. C’est malheureusement fréquent avec les "NAC", les Nouveaux Animaux de Compagnie. Le lieutenant Lambrechts nous dit qu’il faut organiser environ 5 ramassages de cadavres par hiver sur Charleroi, car les gens s’en débarrassent.
Quant aux interventions pour capture d’animaux sauvages exotiques, le lieutenant en compte 32 pour sa caserne cette année: "Il y a quinze jours, on a eu un petit crocodile, et encore un serpent des blés", nous raconte-t-il.
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