Une envergure de deux mètres, une forme étrange et une structure osseuse impressionnante... Ce poisson a suscité l'émerveillement de scientifiques aux quatre coins du monde. L'histoire commence par des clichés postés sur Facebook. Jessica Nielsen, spécialiste de la conservation de la réserve Coal Oil Point aux Etats-Unis, est appelée pour identifier un poisson échoué. La scientifique peine pourtant à dresser ses conclusions.
Elle poste alors les photos sur les réseaux sociaux et sollicite l'aide d'autres experts, comme le rapporte CNN. Les images sont impressionnantes et intriguent la communauté scientifique. Elles sont notamment postées sur le site iNaturalist; une sorte de Forum spécialisé. Quelques jours après la publication, le verdict tombe. Cet énorme poisson que tout le monde peine à identifier est en fait un "mola tecta", une espèce de poisson-lune. La réponse est donnée par Marianne Nyegaard, une scientifique spécialisée dans les espèces marines. C'est elle qui, en 2014, avait découvert cette espèce de poissons. Habituellement, nous connaissons le poisson-lune sous l'espèce mola mola, bien plus courante. "Je ne pouvais pas y croire. Je suis presque tombé de ma chaise", témoigne-t-elle dans une interview à CNN.
Une espèce découverte en 2014
Le mola tecta n'est donc pas inconnu. Cependant, il est ici bien loin de son habitat naturel. En 2014, lors de sa découverte, Marianne Nyegaard avait établi que ce poisson se trouvait généralement dans les eaux de l'Australie ou encore du Chili. Il a donc été trouvé à des milliers de kilomètres de son lieu de vie habituel. "Comment s'est-il retrouvé de l'autre côté de l'équateur? C'est intriguant", a indiqué Marianne Nyegaard.
Selon des informations communiquées par SciencePost, ce poisson tient son appellation du fait qu'il a longtemps été ignoré. "Mola tecta" signifie "déguisé" ou "caché". "Cette nouvelle espèce a réussi à échapper à la découverte pendant près de trois siècles en se camouflant dans l’histoire complètement désordonnée de la taxonomie des poissons-lune en partie parce que ces poissons sont très difficiles à préserver et à étudier", expliquait Marianne Nyegaard. La revue scientifique rapporte également que le poisson ne nourrit principalement de Salpidés, des "créatures marines gélatineuses ressemblant à des méduses et vivant en eaux profondes".
Images Isopix
Vos commentaires