La onzième édition de l'opération "Devine qui papillonne au jardin?", organisée par l'association Natagora, a lieu ces samedi 5 et dimanche 6 août. L'événement a pour objectif d'inviter les particuliers à découvrir et recenser les papillons présents dans leur jardin.
Comme chaque été, les participants à l'opération sont invités à observer et identifier les papillons dans leur jardin et à ensuite encoder leur bilan sur le site web www.papillonsaujardin.be. Vu les températures particulièrement élevées de ce printemps, l'association de protection de la nature Natagora s'attend à une augmentation des espèces de papillons. "Le printemps 2017 a été sans conteste une saison magnifique. Chaleur, soleil, un temps globalement sec interrompu par de petites pluies: de quoi faire exploser les floraisons précoces et sortir les insectes. Cette année verra donc très probablement augmenter la taille des populations de papillons et sera l'occasion pour de nombreuses espèces de recoloniser des sites abandonnés lors des saisons précédentes", indique l'association dans un communiqué.
La population des papillons à la baisse
Cela dit, la population des papillons observée ces 20, 30 dernières années est globalement à la baisse, nuance toutefois Dominique Lafontaine, coordinateur de projet chez Natagora. "Deux bonnes années successives de recensement peuvent donner l'impression que la population de papillons augmente mais c'est trompeur, la tendance étant plutôt à la diminution. En cause: les habitats particuliers des papillons qui sont mis à mal, en raison notamment de l'intensification agricole et des changements climatiques".
Et de prendre pour exemple l'espèce Cuivré de bistorte (Lycaena helle), qui se reproduit dans les fonds humides et froids de la vallée ardennaise. Or, avec le changement climatique, cet habitat commence à disparaître.
Photo d'une femelle de Cuivré de la bistorte posé sur une feuille de reine des prés (C.Xhardez / Natagora)
D'autres habitats prisés des papillons, tels que les pelouses calcaires, déclinent également à la suite des modifications agricoles. Le spécialiste papillons de Natagora conseille dès lors de préserver des zones favorables pour les papillons.
Que faire pour les préserver?
Et les particuliers ont ici leur rôle à jouer puisque de nombreuses espèces se replient dans les jardins et potagers des citoyens. "Il convient de limiter l'usage de pesticides et de laisser se développer des plantes sauvages, telles que les orties, la marjolaine, etc. Il est également important d'avoir des fleurs nectarifères et des plantes nourricières pour les chenilles. Cela peut compenser localement des atteintes à plus grande échelle au niveau agricole", souligne M. Lafontaine.
Natagora rappelle par ailleurs l'importance des recensements citoyens, qui permettent d'orienter les actions de conservation et de protection des lépidoptères. "Les papillons étant de très bons indicateurs de la qualité de l'environnement, les recenser permet de mieux appréhender l'état de la biodiversité en général".
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