Le week-end du 1 et 2 février, Natagora lancera sa campagne annuelle de recensement des oiseaux qui visitent les jardins des particuliers wallons. L'action, baptisée "Devine qui vient manger au jardin", invite les habitants de la région à consacrer une partie du week-end à l'observation des espèces sauvages.
Recenser pour mieux comprendre
D'après Natagora, cette opération permet aux ornithologues de "mieux comprendre les phénomènes particuliers qui touchent les espèces les plus communes". L'an dernier, près de 10.000 foyers ont participé à l'action, observant collectivement plus d'un demi-million d'oiseaux répartis en 42 espèces. Ces espèces sont regroupées dans un tableau permettant leur identification, à consulter via ce lien. Un formulaire permet d'encoder les données récoltées.
Les stars des jardins
Présente dans 8.800 jardins, la mésange charbonnière arrivait en tête des espèces aperçues dans les jardins wallons lors de l'édition 2019, devant le rouge-gorge familier et le merle noir. Ce dernier, pourtant présent dans plus de 80% des espaces verts, était à son minimum historique l'année dernière. "Les effets d’une épidémie du virus Usutu se font sentir sur cette espèce. Le comptage de février nous permettra d’observer l’évolution de l’état des populations et surtout de comparer les régions entre elles, car l’épidémie ne semble pas toucher toutes les régions de la même façon", précise Antoine Derouaux, ornithologue chez Natagora.
La Mésange charbonnière, le Rouge-gorge familier et le Merle noir - ©Pixabay
Certaines espèces sont passées en nombre
Cet automne, plusieurs espèces communes comme le Geai des chênes, le Pinson des arbres et la Grive musicienne sont passées en très grand nombre durant la période de migration post-nuptiale, explique Natagora. Certains individus se sont arrêtés dans nos jardins uniquement le temps de reprendre des forces, d’autres vont y rester tout l’hiver.
Le Geai des chênes, le Pinson des arbres et la Grive musicienne - ©Pixabay
Il y a tout ce qu'il faut pour les geais
Antoine Derouaux indique qu'on ne peut pas toujours expliquer les raisons de l'abondance des oiseaux en migration. Mais pour le cas du Geai des chênes, il y a clairement une piste sérieuse: "Cette année, cela résulte clairement d’une bonne reproduction de ce corvidé [la famille de cette espèce, à laquelle appartiennent également les pies et les corneilles, nldr] en Europe. Une quantité de nourriture insuffisante en automne (en particulier les glands dont le geai est friand) pousse probablement alors ces familles nombreuses à changer d’environnement. Et la très bonne fructification des noisetiers leur a permis de trouver ce qu’il fallait dans nos contrées. Une chance puisque ces oiseaux constituent généralement des réserves pour l’hiver. On peut donc imaginer que la plupart d’entre eux seront encore présents dans les jardins lors du recensement."
Le Geai des chênes - ©Jean-Marie Wynants
Le test pour les Perruches à collier
L'analyse des résultats permettra également de savoir si les populations des Perruches à collier tendent à se stabiliser ou si elles poursuivent leur extension dans les zones péri-urbaines. Les cris de cette espèce introduite se font entendre depuis les années 1970 et les populations ont augmenté, par vagues, à plusieurs reprises. Les résultats du dernier recensement suggéraient que l'aire de répartition de la perruche à collier ne s'étendait plus pour le moment, note Natagora.
Perruche à collier - ©Magalie Tomas Milan
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