Le groupe informatique américain Apple a fermé des pans entiers de son projet secret dans l'automobile et licencié des dizaines de personnes qui travaillaient dessus, affirme vendredi le New York Times en citant des sources proches du dossier.
D'après l'une de ces sources, Apple aurait dit à ses salariés que les licenciements faisaient partie d'une "réinitialisation" du projet: au lieu de chercher à concevoir et produire une voiture, le groupe se concentrerait sur les technologies permettant aux véhicules de conduire de manière autonome, sans chauffeur, écrit le quotidien américain.
Face à l'essoufflement des ventes de l'iPhone, son produit vedette, Apple a plus que jamais besoin d'un nouveau produit révolutionnaire, et des rumeurs récurrentes lui prêtent notamment de grandes ambitions dans l'automobile, avec un projet secret qui aurait été baptisé "Titan". Le groupe n'a jamais confirmé son existence, mais son patron Tim Cook avait fait des commentaires de nature à alimenter les spéculations lors de la présentation des derniers résultats trimestriels. Il était revenu sur l'investissement d'un milliard de dollars réalisé au printemps dans la société chinoise Didi, rivale du service américain de réservation de voiture avec chauffeur Uber, en reconnaissant que "c'était un investissement inhabituel" pour Apple. Il avait toutefois poursuivi en évoquant "un très bon investissement financier" et "des choses stratégiques que les deux entreprises peuvent faire ensemble sur la durée".
D'après le New York Times, Apple avait commencé à penser sérieusement à construire une voiture électrique il y a deux ans, et s'était mis à débaucher activement des vétérans de l'industrie automobile, mais aussi des spécialistes des batteries ou de la reconnaissance visuelle par ordinateur. L'équipe du projet Titan a grossi et atteint plus d'un millier de personnes en dix-huit mois, mais elle s'est heurtée à des problèmes, notamment pour expliquer la valeur ajoutée qu'Apple pourrait apporter par rapport à d'autres entreprises, ont indiqué les sources du journal.
Plusieurs acteurs du secteur technologique travaillent déjà sur les voitures sans chauffeur, notamment Alphabet avec la Google Car ou Uber qui a mis récemment les bouchées doubles en la matière. La plupart des grands constructeurs automobiles sont également très actifs: certains comme Ford ou BMW ont fait miroiter une production en série de voitures autonomes à horizon 2021.
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