L'extension des flexi-jobs dans le secteur des garages "n'est pas la solution" pour résoudre les pénuries de personnel. Pire, cette décision finira par écarter les travailleurs expérimentés aggravant de facto la situation, dénoncent jeudi la FGTB/ABVV et la CSC/ACV.
Selon ces derniers les pénuries de main-d'œuvre sont engendrées par le fait que "trop peu de profils techniques trouvent leur chemin vers le secteur" et que "les travailleurs avec de l'expérience décrochent" en raison de changements profonds provoqués par l'électrification du parc automobile et "un changement de business model des fabricants". Le nouveau statut "finira par écarter les travailleurs actuels dotés d'expérience, ce qui à terme aggravera les pénuries de personnel", préviennent les syndicats.
Et ceux-ci de pointer des problèmes auxquels les travailleurs en flexi-jobs ne sont pas préparés. Parmi ceux-ci, la charge physique qui peut atteindre jusqu'à 8 tonnes par jour pour les mécaniciens dans une centrale de pneus. Ils rappellent aussi que "le travailleur dans un flexi-job devra toujours être de garde pour dépanner et équiper les clients de pneus adaptés pendant les mois d'hiver et au retour de la belle saison".
Enfin, les syndicats déplorent que, dans un secteur qui a beaucoup recours au travail au noir, les employeurs qui usent de ce système soient "récompensés" par "l'introduction unilatérale" de flexi-jobs leur apportant des conditions fiscales avantageuses.
"L'introduction de flexi-jobs ne permet en aucun cas de résoudre le problème de pénurie de personnel technique. Cette décision ne fera qu'évincer les travailleurs actuels dotés d'expérience et accentuera à terme la pénurie de personnel. Les bons techniciens avec toute leur expérience vont structurellement être évincés du secteur", affirment enfin les syndicats, qui incitent plutôt le gouvernement à "investir dans un enseignement et une reconversion de qualité et à éviter les demi-mesures et solutions à court terme".
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